Oh, toi graphiste freelance, toi qui bosses un (voire deux) tiers de ton temps SEUL face à ton écran, toi qui ne sais pas toujours avec qui partager tes doutes, tes interrogations et tes joies d’entrepreneur…
Ne me dis pas que la solitude du freelance t’est étrangère.
Ne me dis pas que tu n’as jamais, au grand jamais, ressenti au moins une fois le poids de l’isolement.
(Et pour toi, graphiste freelance qui ne connaît pas le tourment de la solitude : je te laisse nous dire ton secret en commentaire ! Non, mais, ho ! Faut partager ce genre de tip ! 😛 )
Quand j’interroge les graphistes sur les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien, la solitude revient régulièrement dans les réponses données.
Alors quand Karine m'a proposé d’écrire un article sur un sujet qui préoccupait les graphistes indépendants, j’ai toute suite pensé à cette problématique : la solitude du freelance !
Et pour cause, Karine est bien placée pour en parler : elle est freelance elle aussi, pas graphiste mais copywriter… Et niveau solitude c’est kif kif bourricot ! Parce que, avouons-le, la solitude et l’isolement sont des maux communs à de nombreux solopreneurs et autres freelances.
Donc elle sait de quoi elle parle la miss Karine : elle aussi a été confrontée à ce vide intersidéral qui se passe dans ta tête quand tu es seul avec ta question qui joue au ping pong contre les parois de ta boîte crânienne.
Karine a mené l’investigation avec sérieux, s’appuyant sur son expérience bien sûr, mais également sur les échanges qu’elle a pu lire dans les groupes et forums (bon et puis elle a aussi été faire un petit tour discret dans notre groupe à nous, histoire de mener son enquête à fond !... Et d’ailleurs tu verras que ça l’a bien inspirée puisqu’elle cite notre communauté facebook en exemple… et elle en dit de très belles choses d’ailleurs ! #LOVE ❤️ )
Allez, j’arrête là pour ne pas te spoiler et je te laisse donc découvrir son article ci-dessous.
Comment ne pas s’enfermer dans sa solitude quand on est freelance ?
Comment trouver des clients ?
Comment me positionner ?
Suis-je trop cher ?
Comment présenter un projet différent au client ?
Quel freelance ne s’est jamais posé une de ces questions un jour ?
Rien qu’en écrivant cet article, je suis seule face à ma feuille et je me demande s’il plaira, si le message sera clair…
Le choix de devenir freelance est souvent une décision prise après quelques années en entreprise, à travailler sur des projets avec d’autres collègues, d’autres équipes.
Si cette expérience est une force qui nous permet de nous remettre en question face aux exigences parfois changeantes des clients, l’envie de liberté est souvent plus forte que tout, et nous pousse vers ce statut si particulier de free-lance.
Liberté de ses choix de projets, de ses idées, créativité boostée, liberté de son temps de travail. L’indépendance fait rêver par tous ces aspects.
Mais dans la réalité concrète, être free-lance est souvent synonyme de solitude. Surtout lorsqu’on débute.
Trouver ses premiers clients, présenter un projet, et surtout définir ses prix, ne sont pas des choses innées.
La plupart se reconnaîtront dans ces interrogations qui jouxtent son parcours lorsqu’on se met à son compte, et le doute qui s’installe est souvent un puissant bloqueur d’avancée, un inhibiteur de créativité, qui en a poussé plus d’un à renoncer à son projet d’indépendance.
D’autant plus lorsque l’on n’a personne à qui s’adresser pour partager ses doutes ou juste se rassurer.
L’isolement n’est pas toujours une alliée lorsqu’il nous faut sortir de notre zone de confort et affronter le monde, sans réel mode d’emploi ou mentor.
Mais alors, comment font ceux qui s’en sortent ?
Avez-vous regardé leur profil LinkedIn / Viadeo ou leurs recommandations et avis clients ?
Ils ont pour eux la force d’un réseau.
Devenir freelance ne veut pas dire devoir rester seul dans son coin sans aucun « collègue ».
Ceux qui sont nos pairs, nos confrères ne sont pas nos ennemis, bien au contraire.
Former une communauté autour d’un sujet commun est une force, lorsque cet échange se fait dans la bonne intelligence.
Les espaces de coworking en sont le parfait exemple : un lieu de rencontres, réel, concret, dont les utilisateurs ont pour point commun d’être indépendants. Un lieu d’échange et d’entraide, où se mêlent indépendants et start-up, businessmen avérés et débutants hyper motivés.
On s’y retrouve afin de partager ses expériences, des conseils, des retours et de faire disparaître ce sentiment profond de solitude.
Le temps d’un café, d’écrire un article, on discute avec une créatrice d’objets déco faits à base d’objets de récup’ qui a galéré pour trouver son statut, ou un photographe qui lui a surmonté les affres des aspects techniques de son site Internet.
D’un jour à l’autre, les profils changent, mais cette communauté grouille d’idées nouvelles et les astuces s’épinglent sur les murs, comme autant de bouées d’amarrages qui rassurent les petits nouveaux.
Les réseaux sociaux ne sont pas non plus en manque de ces communautés, et les exemples de ces groupes d’entraide sont nombreux et faciles à trouver.
Le lien entre leurs membres y est souvent une passion commune, la fréquentation d’un établissement (club, formation, etc.) ou l’appartenance à un même secteur d’activité.
Prenez l’exemple du groupe « Graphiste et indépendant : le groooouuuupe » animé par Marlène FV.
À la base, cette trentenaire dynamique, ancienne graphiste et directrice artistique, accompagne les graphistes dans leur projet d’indépendance et le développement de leur activité, via des séances individuelles et des formations. Une sorte de copilote personnalisée.
Là où elle a été intelligente, c’est qu’elle a compris que les questionnements sur ce sujet sont nombreux et ne concernent pas seulement ses clients.
Alors, en complément, et dans le but d'aider le plus grand nombre, elle a souhaité offrir aux graphistes une communauté dans laquelle chacun se sente bien, comme une grande famille. C'est ainsi qu'est né son groupe Facebook.
Elle est convaincue que les schémas qui reposent sur la concurrence sont dépassés, et affirme haut et fort qu’on peut au contraire voir ses pairs comme un écosystème sain et bienveillant, dans lequel les succès des uns guident les autres sur le même chemin d’un freelancing serein et épanoui.
Son groupe est privé pour garantir la confidentialité des échanges et préserver la confiance entre les membres, mais on peut le rejoindre dans la mesure où l’on est concerné par le sujet et que notre but est autant de trouver des réponses que d’en apporter à la communauté.
Si au départ, elle animait tous les posts, aujourd’hui sa communauté vit d’elle-même. Chacun apportant ses questionnements, ses problèmes techniques, ses moments de doute ou de découragement. Les réponses qui sont fournies le sont par l’ensemble des membres du groupe. Les soutiens sont nombreux et les échanges n’en sont que plus riches. Les réponses ne se font d’ailleurs pas attendre, et il n’est pas rare de voir 30 ou 40 réponses fleurir en très peu de temps. Et toujours dans le but de faire avancer positivement les choses.
La modératrice contribue en apportant son expertise et garde une vigilance bienveillante sur tout ce petit monde.
Car ce qu’il faut bien comprendre dans ces groupes, qu’ils soient réels ou virtuels, c’est que pour rendre une communauté proactive, il faut que chacun la fasse vivre, que chacun s’investisse.
Ce n’est pas dans l’esprit de ces groupes de venir chercher des réponses sans en donner en retour.
Une fois son envol pris, il serait facile de tourner le dos à tout ça, de se dire qu’on a bien assez « ramé » pour y arriver, que chacun doit vivre ses propres galères pour en savourer les victoires.
Pensez-vous réellement que les victoires soient meilleures lorsqu’elles sont gagnées seules ?
Lorsqu’on a goûté à la force d’une communauté, à l’esprit de partage qu’elle véhicule, il devient naturel d’être à son tour dans le rôle du mentor.
C’est un juste retour des choses que d’apporter son expérience auprès de ceux qui se lancent ou se questionnent.
Les choses se font sans qu’on s’en rende compte, et parfois même sans attendre d’être totalement autonome.
Nos « victoires » n’en sont pas pour autant diminuées, c’est bien notre travail qui est acheté par un client, notre personnalité qui a plu.
Ce n’est pas la communauté qui va travailler à notre place.
Mais ne pas avoir été seul dans cette traversée du désert, nous permet de savourer un peu plus l’oasis qui se trouve sur notre chemin.
C’est alors un nouveau monde qui s’ouvre aux free-lances, celui dans lequel ils ne sont plus seuls dans leur coin, et où ils ont la force d’une communauté à leurs côtés.
Cette forme de parrainage assure la pérennité des valeurs d’humanité et de solidarité que nous sommes de plus en plus nombreux et nombreuses à rechercher pour redonner ses vraies couleurs au monde.