hello world!
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Pourquoi c’est si dur de s’autoriser une vraie pause quand on est freelance ?

(Et pourquoi c’est justement la meilleure raison pour le faire)

Quand t’as choisi de te lancer en freelance, tu l’as peut-être fait pour être libre. Libre de tes horaires, de tes projets, de ton style. Libre de créer autrement, sans patron, sans cadre rigide, sans justification permanente.
Et pourtant… à bien y regarder, tu ne t’es peut-être jamais senti aussi coincé.

Coincé dans un agenda qui déborde.
Coincé dans une course à la visibilité, à la productivité, à "l’utilité".
Coincé dans une culpabilité sourde dès que tu lèves le pied, même une journée.

Moi aussi, je suis passée par là.

Avant de faire une pause complète de deux mois dans mon activité, j’étais convaincue que c’était impossible. "Pas à mon stade. Pas avec ce que j’ai construit. Pas sans tout faire s’effondrer."
Et pourtant… c’est exactement cette pause qui m’a sauvée.
Pas parce que j’étais au bord du gouffre. Mais parce que, sans même m’en rendre compte, j’avais bâti un système qui avait tout l’air de la réussite… mais me maintenait enfermée.

C’est ce paradoxe que je veux explorer avec toi dans cet article :
Pourquoi est-ce qu’on rêve de liberté — et pourquoi est-ce qu’on s’interdit de la vivre vraiment ?

Parce que derrière les freins logistiques ou financiers qu’on évoque souvent, il y a plus profond : des injonctions, des croyances, des peurs qu’on n’ose même pas regarder en face.
Et pourtant, c’est là que se trouve la vraie clé.

Alors viens. On va les détricoter ensemble.
Sans injonction au slow, sans culpabilisation de plus. Juste avec honnêteté, douceur… et un soupçon de permission.

Ce qu’on se raconte (et qui nous enferme)

Faire une pause quand on est freelance, ça semble simple sur le papier.
Mais en pratique, on se trouve mille raisons de ne pas le faire.
Et souvent, ces raisons masquent des peurs plus profondes.

Si tu demandes à un freelance pourquoi il ou elle ne fait pas de vraie pause, les premières réponses seront souvent très rationnelles :

"J’ai pas les moyens."
"J’ai des clients en cours, je peux pas les planter."
"Je perds mon élan si je m’arrête."
"Je suis solo, j’ai personne pour prendre le relais."

Ces raisons, je les ai toutes entendues. Je les ai toutes pensées. Et si on gratte un peu, on découvre qu’elles ont quelque chose en commun :
ce sont des façades. Des boucliers. Des histoires qu’on se raconte pour ne pas toucher à ce que ça remue en dessous.

Parce qu’en vrai, derrière tout ça, il y a :

La peur de ne plus exister

Dans un monde où ta visibilité est ta vitrine, où les réseaux sociaux hurlent "reste en mouvement sinon on t’oublie", appuyer sur pause, c’est flirter avec l’invisibilité.
Et l’invisibilité, quand tu vis de ta singularité, ça fait peur. Ça remue des trucs d’identité, de valeur, de légitimité.

La peur de tout perdre

Tu as bossé dur pour construire ton activité. Pour trouver des clients, avoir une audience, une certaine stabilité.
Faire une pause, c’est prendre le risque (imaginaire ou pas) que tout s’effondre. Que les clients te remplacent par quelqu’un d’autre. Que la machine s’enraye.

La peur de se sentir "fainéant"

Tu aimes ton métier. Tu aimes créer, accompagner, transmettre. Tu veux être là.
Et pourtant… dès que tu envisages de lever le pied, une petite voix surgit : "Tu abuses."
C’est celle qui t’a appris que travailler dur = valeur personnelle. Et elle est coriace, celle-là.

La peur de ne pas savoir quoi faire sans ton boulot

Tu as organisé ta vie autour de ton activité. Elle te nourrit, t’inspire, t’anime.
Mais si tu coupes vraiment… il reste quoi ?
C’est vertigineux. Parce que cette activité est devenue une extension de toi. Une façon de te sentir utile, relié, vivant.

Et parfois, pire encore : la peur… de perdre ton élan créatif

Pour les créas freelances, il y a une autre dimension qu’on ne nomme pas assez : la charge mentale créative. Même quand on arrête de produire, le cerveau reste branché. Les idées fusent sous la douche, les concepts s’invitent au petit-déj, les projets refont surface dans la nuit. Créer, c’est penser sans arrêt. Et parfois, c’est justement ce flot-là qu’on n’ose pas couper, de peur qu’il ne revienne jamais.

Et toi, si tu regardes bien… quelle est l’histoire que tu te racontes ?
Qu’est-ce qui, au fond, t’empêche de t’autoriser à décrocher vraiment, ne serait-ce que quelques jours ?

(Et non, "parce que j’ai trop de boulot" n’est pas une vraie réponse. Tu le sais.)

Le vrai poids émotionnel : culpabilité, peur de l’effondrement

Ce qu’on ne dit pas assez, c’est que le vrai verrou, il n’est pas dans l’agenda… il est dans les tripes.

Même quand tu sais que tu as besoin de couper. Même quand tu veux vraiment le faire. Il y a une résistance invisible, sourde, profondément ancrée : la culpabilité.

Celle de ne pas être là.
Celle de "laisser" tes clients.
Celle de ne pas répondre.
Celle, aussi, de ne pas profiter de ce temps pour avancer sur autre chose.

Cette culpabilité, je ne l’ai pas ressentie pendant ma pause — et ce n’est pas un hasard.
Je l’avais vue venir de loin.
Je m’y suis préparée en amont. J’ai organisé, délégué, informé, sécurisé. J’ai même commencé cette pause par un stage de lâcher prise, pour ne pas laisser à cette culpabilité la moindre emprise sur moi.
Mais si j’ai pris autant de soin à le faire… c’est bien parce que je savais à quel point elle peut s’infiltrer.

C’est elle qui te pousse à partir en vacances avec ton ordi "au cas où"

C’est elle qui fait que tu checkes tes mails depuis ton transat, "juste 5 minutes"
C’est elle qui chuchote que tu n’es pas "vraiment pro" si tu disparais deux semaines d’un coup
C’est elle qui t’attache à ton activité comme si elle ne pouvait pas survivre sans toi

Et avouons-le : dans beaucoup d’activités, ce n’est pas qu’un ressenti.
Quand tout repose sur toi, c’est parfois vrai : ton business ne sait pas tourner sans toi.
Mais ça, ce n’est pas une fatalité.
C’est une alerte.
Un signal précieux qu’il est peut-être temps de remettre à plat l’organisation, le rapport aux clients, à l’urgence… et à toi-même.

Chez les créas, ça se niche dans des gestes apparemment anodins : dire oui à un logo “rapide” à 3 jours des vacances. Vérifier ses DM Instagram à la plage. Rouvrir Illustrator à 22h parce qu’une idée de visuel t’a traversé l’esprit. On ne s’autorise pas à décrocher, parce qu’on a intégré l’idée qu’on doit toujours être prêt à capter la prochaine opportunité. Même au détriment de notre santé.

La peur de l’effondrement

Préparer ma pause m’a confrontée à cette peur-là : que tout ce que j’avais construit soit trop fragile pour tenir sans moi. Que cette coupure, cette "rupture" aient des conséquences irrécupérables.

Mais surtout, que je découvre que je ne suis pas si indispensable. Et ça, c’est vertigineux.

Parce qu’au fond, ce n’est pas juste une peur de perte. C’est un attachement :
À être au centre.
À être nécessaire.
À tenir le système.

Et quand tu lâches ça… tu récupères une liberté immense.
Celle de faire une pause sans trembler.
Celle de revenir, aussi, avec un regard neuf, plus libre, plus stratégique.

Ce qui se passe quand on s’autorise… juste un peu

Faire une pause dans son activité freelance ne veut pas forcément dire tout arrêter deux mois d’un coup.
Mais même un petit pas vers le ralentissement peut te reconnecter à ton équilibre pro/perso.

Parfois, on s’imagine que pour que la pause soit "vraie", il faut couper tout, longtemps, parfaitement.
Et cette vision extrême devient une excuse pour ne pas commencer du tout.
Mais en réalité, il suffit souvent de s’autoriser un petit pas… pour que tout commence à bouger.

Parce que dès qu’on arrête — même un jour, même une heure — un espace se crée.
Et dans cet espace, il y a des surprises.

D’abord, le monde continue de tourner (sans toi)

Spoiler : personne n’est mort parce que tu n’as pas répondu à un mail dans l’heure.
Ton client a survécu au fait que tu mettes ton téléphone en mode avion.
Et ta communauté ne t’a pas oubliée parce que tu as fait une pause de stories.
Ça semble bête à écrire, mais c’est un vrai soulagement de le vivre dans ton corps.

Tu réalises que tu peux ne pas être là
et que ça va.

Ensuite, tu reprends contact avec une autre temporalité

Moins fragmentée.
Moins réactive.
Plus calme, plus posée, plus… organique.
Tu ressens, tu penses différemment. Les idées viennent autrement. Tu retrouves du recul.
Ce n’est pas juste un "ralentissement" : c’est une reconnexion à toi, en dehors du flux permanent.

Pour un créa, couper, ce n’est pas juste s’éloigner de ses outils. C’est appuyer sur "pause" alors même qu’on aime profondément ce qu’on fait. Et c’est là le piège : parce que tu adores créer, l'effervescence de tes projets, tes super clients, tu crois que tu n’as pas besoin de repos. Mais même l’envie s’épuise à force de ne jamais respirer. L’inspiration, elle aussi, a ses saisons. Et l’hiver créatif peut devenir fertile… à condition d’accepter de le vivre.

Et surtout, tu récupères ta boussole intérieure

Quand on est dans le faire, le répondre, l’organiser, le publier, on perd vite le pourquoi.
Faire une vraie pause (ou même une micro-pause volontaire) permet de faire silence
et de réentendre ce qui te guide.
Ta vision.
Tes valeurs.
Ton envie.

Ça ne vient pas toujours comme une révélation mystique (désolée).
Mais ça se dépose doucement, avec un effet cumulatif : plus tu coupes, plus ça remonte.

Et toi
Si tu t’autorisais à ne pas répondre pendant 48h ?
Si tu coupais Linkedin ou Insta une semaine ?
Si tu disais non à un projet qui arrive "juste avant tes vacances" ?

Surtout que pour un créa freelance, l’outil principal de travail, ce n’est pas l'ordi ou la tablette graphique.
C’est la créativité.
Et cette créativité-là ne fonctionne pas à la chaîne. Elle a besoin d’oxygène, de vide, de digestion.
Or, quand l’espace mental est saturé de tâches, de sollicitations, de "à ne pas oublier"… l’imagination se rétracte. On produit, mais on ne crée plus vraiment.Tu as déjà ressenti ça ?
Faire une pause, c’est redonner du champ libre à cette ressource vitale.

Pas besoin de deux mois off pour commencer à ressentir ce que ça change.
Le vrai déclic commence dès que tu t’autorises… un tout petit peu.

Mais soyons honnêtes :

c’est la durée qui transforme l’essai.

Une pause de quelques jours, c’est une bouffée d’air.
Une pause de quelques semaines, c’est un nettoyage en profondeur.
Et une pause de deux mois… c’est une mue.

C’est là que les vrais bénéfices émergent.
Pas juste un peu de repos. Pas juste de la "récup".
Mais un décalage de regard, un réajustement intérieur, un espace nouveau qui s’ouvre.

Quand le système nerveux a le temps de vraiment ralentir.
Quand ton cerveau sort enfin du mode "action/réaction".
Quand tu ne penses plus "à travers ton entreprise", mais depuis un endroit beaucoup plus large.
C’est là que tu récupères ton discernement. Ton intuition. Ta vision.

Alors oui, tu peux y aller progressivement.
Mais si un jour tu te sens prêt à vivre une vraie pause…
laisse-lui le temps de faire son œuvre.
Tu verras : c’est une bascule qui change tout.

Et si le vrai luxe, c’était de pouvoir ralentir sans peur ?

Aujourd’hui, être capable de ralentir son activité freelance sans culpabilité, c’est presque une compétence rare.
C’est une forme d’autorité personnelle, de leadership conscient.

On parle souvent de "réussite" quand un freelance remplit son agenda, atteint ses objectifs, fait des posts qui cartonnent.
Mais si la vraie réussite, c’était de pouvoir s’arrêter sans que tout s’écroule ?

Pouvoir dire :

"Je vais prendre deux mois off."
"Je ne suis pas disponible cet été."
"Je fais une vraie pause sans culpabilité, sans compenser, sans me justifier."

Ça, c’est un luxe.
Un luxe qu’on ne peut pas toujours s’offrir, là maintenant… mais qu’on peut construire.
Pas en claquant des doigts, pas sans effort — mais en conscience.
Et surtout : en décidant que c’est souhaitable. Que ça a de la valeur. Que c’est digne d’être un objectif professionnel à part entière.

Une pause choisie, c’est un acte politique

C’est dire non à l’hyperdisponibilité.
Non à la pression de la performance constante.
Non au modèle épuisant du freelance "multitâche-tout-le-temps".

C’est refuser de baser la valeur de ton activité sur ta présence permanente.

C’est aussi faire le choix de t’honorer en tant qu’humain — pas juste en tant que producteur de valeur.

Et c’est un acte de confiance

Confiance dans ton système.
Confiance dans tes clients.
Confiance dans ta capacité à revenir plus clair, plus aligné, plus vivant.

Faire une vraie pause, ce n’est pas fuir. Ce n’est pas lâcher l’affaire.
C’est une forme avancée de leadership.

C’est prendre soin de ta ressource la plus précieuse : toi.

La pause, c'est pas caprice… c'est une stratégie de longévité

Faire une pause quand on est freelance, c’est souvent vu comme un privilège.
Et pourtant, c’est l’un des gestes les plus puissants que tu puisses poser pour faire durer ton activité.

Ce n’est pas un caprice. C’est une forme de soin. Un vrai choix stratégique.
Pas pour fuir, mais pour revenir. Plus clair, plus centré, plus vivant.

Tu l’as compris : ce n’est pas juste une histoire de vacances.
Ce n’est pas une récompense "si t’as bien bossé".
Ce n’est pas un luxe pour les autres.

C’est une nécessité. Une compétence. Une stratégie.

Pour les créas freelances, l’activité fonctionne souvent en vagues. Une commande arrive sans prévenir. Un client revient après des mois de silence. Il y a cette peur sourde : "si je m’absente, je vais louper LE projet". Cette instabilité fait de la pause un pari risqué — alors qu’en réalité, c’est souvent elle qui permet de redéfinir les règles et de poser des bases plus solides, plus choisies.

Parce que ton activité, c’est pas un sprint.
C’est une aventure longue, vivante, mouvante.
Et si tu veux qu’elle dure — sans t’abîmer, sans t’oublier — il faut lui créer des respirations.
Des vraies.
Pas des pauses de surface. Pas des jours off où tu scrolles tes mails entre deux siestes.

Des pauses qui te rebranchent à toi.
À ce que tu veux vraiment construire.
À ce que tu veux être, avant même de faire.

Alors non, tu n’es pas faible si tu as besoin de t’arrêter.
Tu es lucide. Visionnaire, même.

Et si aujourd’hui, tu ne peux pas tout arrêter deux mois — c’est ok.
Mais tu peux commencer à semer cette idée.
La garder en ligne de mire.
Faire de la pause un objectif assumé plutôt qu’un soulagement de dernière minute.

Et toi, si tu t’autorisais une vraie pause… que découvrirais-tu ?

T’as choisi ce métier pour être libre.
Mais si tu ne t’autorises jamais à t’arrêter, c’est pas une activité que tu construis.
C’est une cage dorée… avec ta créativité en laisse.

Si cet article t’a parlé, je t’invite à écouter l’épisode du podcast enregistré avec Thomas Burbidge, où je raconte en détail comment j’ai préparé, vécu, et intégré ma pause de deux mois — et ce que ça a changé dans mon activité et dans ma vie.

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Hello !
Être indé, c’est une sacrée aventure, n’est-ce pas !

Je suis Marlène Ferrero-Varsino et j’accompagne au quotidien les créas freelances.

Souvent graphistes, webdesigners ou DA, mais aussi illustrateurs, photographes, vidéastes, motion designer, UX/UI designers…

Comme toi sûrement, ils veulent développer leur activité, pour EN VIVRE, avec plaisir et fierté. Je les aide à pérenniser leur activité – grâce à un super positionnement notamment. ^^

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