hello world!
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Dans les disciplines reconnues comme de l’art à part entière, telles que la musique, la littérature, le cinéma ou la peinture, les droits d’auteur sont plus ou moins assimilés par le public. 

On connaît généralement le rôle de la Sacem, par exemple. Et on sait que les compositeurs, paroliers et interprètes sont rémunérés pour l’utilisation et la diffusion de leur travail. Tout comme on sait aussi qu’il est interdit de copier un DVD… Et on se doute bien que les cinémas paient pour pouvoir diffuser les films…

Bref, même sans savoir précisément comment tout cela fonctionne, disons que le principe de la propriété intellectuelle et du droit d’auteur pour tout ce qui est purement artistique ne choque personne. 

Mais en ce qui concerne les arts appliqués : le design graphique principalement, mais aussi l’illustration et la photographie à des fins éditoriales ou de communication (et non pas purement artistiques, quoi !), c’est une autre histoire. 

Alors quand il s’agit d’expliquer le principe du droit d’auteur à un client, c’est facile de s’y casser les dents, surtout quand on ne le maîtrise pas ou mal.
Ce n’est pas étonnant que le droit d’auteur soit un peu la bête noire des créas.

Alors, que dirais-tu de renverser la vapeur, en faisant du droit d’auteur ton allié plutôt que ton ennemi ?

Si tu souhaites prendre le contrôle dessus une bonne fois pour toutes, alors tu ferais bien de lire la suite. 

Quoi ?! Tu n’as pas les bases du droit d’auteur ?

Alors avant d’aller plus loin, posons-les. 

Pour faire simple, le droit d'auteur garantit que tu es le papa ou la maman légitime de ton œuvre (que ce soit une créa de graphisme, photo ou illustration, mais aussi motion design, vidéo, etc.). En gros, ça te donne le contrôle total sur la manière dont elle est utilisée, modifiée ou même vendue. 

Traduction : personne ne peut s'approprier ton bébé créatif sans ton accord explicite. C'est régi par le code de la propriété intellectuelle. 

Que passe-t-il si quelqu'un outrepasse cette règle ? Eh bien, tu as le droit de sortir les griffes et de réclamer réparation.

Voilà pour la théorie. 

<img class="aligncenter" alt="Hmmm, interesting theory" src="https://media.giphy.com/media/l2JeavfHYs7lZ5uw0/giphy.gif" />

Parce qu’en pratique, ce n’est pas toujours si simple… Et franchement, tu as mieux à faire qu’aller batailler devant les tribunaux, n’est-ce pas ?

Alors le mieux, c’est encore de faire les choses correctement dès le démarrage, ça t’évitera bien des soucis par la suite ! Et ça signifie, dans l’ordre :

1️⃣ Que tu cèdes à ton client les fameux droits d'exploiter ton œuvre (on parle ici de la créa qu’il t’a commandée, hein !).

2️⃣ Qu’à partir de ce moment-là, il peut utiliser, diffuser, et parfois également modifier la créa réalisée pour lui. Voilà, c’est tout. Tu vois que c’est simple, au final !

Rassure-toi, ton client ne pas faire pas ce qu'il veut de ta créa, mais seulement ce qui est indiqué sur la cession. Ce n’est pas la fête non plus ! D’où l’importance de bien cadrer les choses dans la cession.

Et tout ceci, bien entendu, se monnaye… 

Tu t’en doutes, c’est ce qui a à accentuer les frictions entre créas et clients. 

Surtout quand le sujet n’est pas clairement amené. 

Et ça se comprend : les clients ont déjà du mal à comprendre pourquoi ils ne peuvent pas utiliser librement le travail qu'ils ont commandé, si en plus ils doivent payer pour l'utiliser, alors là, c'est le pompon !

Le droit d'auteur : quand ça coince des deux côtés

Le problème, c’est que la majorité des créas ne sont pas à l’aise avec le principe même du droit d’auteur. 

Et pour cause ! La plupart ne possèdent que peu — voire pas ! — de connaissances sur le sujet. C’est la charge administrative de trop dont ils se passeraient bien. 

“Si je peux éviter d’aborder ce sujet épineux avec mon client, pourquoi tendre la perche aux problèmes ?” 

Et bien c’est simple : pour éviter d’expliquer le principe des droits d’auteur de manière maladroite ou du mauvais angle à son client, et s’empêtrer, au lieu de le faire adhérer. 

Quand une personne arrive avec des gros sabots, on l’entend un peu trop non ? 

Si un client part d'entrée, avec une mauvaise perception du sujet, il ne se trouve pas dans de bonnes dispositions pour comprendre pourquoi son prestataire lui facture les droits d’auteur. 

Au lieu de le voir comme une manière de protéger ses propres supports de communication, il le voit seulement le surcoût… 

Logique ! Comment peut-il en comprendre les intérêts, si on ne lui explique pas a minima les grands principes ? 

À la base, n’oublions pas que le droit d’auteur lui est étranger. 

Et voilà, c’est l'inconfort des deux côtés ! 

La bataille commence, et chaque partie active le mode défense. Pourtant, personne n’a envie de ça, ni le créa, ni le client.

Le combat entre les créas et les clients à propos du droit d'auteur.

Adopter la bonne posture pour ne plus batailler sur les droits d’auteur

Bonne nouvelle, tu peux éviter de tomber dans ce schéma inconfortable, en envisageant deux choses.

Je te l’accorde, le droit d’auteur n’est pas un sujet sexy. Il est même un tantinet carré et procédurier. 

Pour autant, il constitue un aspect de ton métier que tu ne peux pas occulter.

  1. Alors pour éviter d’entraver ta liberté chérie, si tu commençais par en maîtriser les bases ? 

Tu l’as compris, la 1re chose, c’est de s’informer, voire de se former, pour aborder la discussion sereinement le moment venu. 

Je consacre d’ailleurs un module entier de ma formation “Je kiffe mes tarifs” au sujet précis du droit d’auteur. 

Rassure-toi, tu n’as pas besoin de devenir un expert sur le sujet ! Mais en connaître les principes, ses applications à ta propre échelle (selon ton domaine), te permettra de les partager naturellement à ton client. Et surtout, sans stress ! 

Mais ce n’est pas tout. 

  1. En parallèle, il est également fondamental de travailler ta posture. C’est grâce à elle que tu seras en mesure d’expliquer les droits d’auteur de manière fluide, et d’instaurer une relation de confiance avec ton client. 

La bonne posture, c’est quoi au juste ?

C’est simple, c’est orienter ton approche côté client. Tu te positionnes comme un allié, en lui montrant les intérêts communs, et ses avantages.
Ainsi, il n’a pas l’impression d’être lésé, mais de payer pour quelque chose qui le sert.

Bonjour l'apaisement et bye-bye la pinaille sur la facturation ! 

Des pistes pour être encore plus à l’aise avec le droit d’auteur

Pour que ça passe crème, discours et montant compris, voici quelques pistes pour être encore plus à l’aise avec le sujet.

1️⃣ Ajuste ton discours en fonction de ta typologie de clients.

C'est-à-dire : différencie les maisons d'édition, agences, grandes entreprises d’un côté, et les TPE-PME, indépendants de l’autre.
Car tu ne peux pas adopter le même comportement avec un client qui connaît le principe du droit d’auteur, qu’avec un client qui débarque sur le sujet. 

Le premier a l’habitude, il est rodé ou presque, le deuxième a besoin d’un éclairage avisé.

2️⃣ Tiens-t’en aux infos essentielles face à un client novice en la matière.

Je parle volontairement d’éclairage juste au-dessus, dans le sens où noyer ton client dans des informations juridiques détaillées serait contre-productif. Il ne s’agit pas d’en faire un expert, mais de lui fournir les informations claires et suffisantes à sa compréhension. 

3️⃣ Sois explicite.

Quand on sait qu'un sujet risque de piquer (et c'est le cas du droit d'auteur !), on peut être tenté de rester évasif et de jouer de l'ambiguïté ("Sur un malentendu ça peut marcher", nous dirait Jean-Claude Duss)… Mais au contraire, c'est le piège !
À la place, je te conseille d'être clair d'entrée de jeu, et d'informer ton client juste comme il faut au démarrage…

Ça évite l’effet “douche froide” à l’annonce d’une facturation à laquelle il ne s’attendait pas. Crois-moi, tu veux éviter ça.

<img class="aligncenter" alt="Sur un malentendu ça peu marcher — Jean-Claude Duss dans le film Les Bronzés font du ski" src="https://media.tenor.com/iRhzIRbjwoQAAAAC/les-bronzes-les-bronzes-font-du-ski.gif" />

4️⃣ Joue la carte de la simplicité 

Si un client n’est pas familier du droit d’auteur, et que le projet reste limité en termes de diffusion, tu peux faire les choses proprement, mais sans trop t’attarder dessus.

◾ En indiquant une mention complète (reconnue légalement) sur la facture, plutôt que de lui produire un contrat complexe et flippant. 

◾ En incluant le montant des droits dans le forfait total, pour que le client ne le ressente pas comme un surcoût. Seulement quand ça te semble possible, car pertinent par rapport au projet. 

Tout est une question de nuance et d’adaptation selon la personne que l’on a en face, et sans pour autant renoncer à ses droits, bien au contraire.

Le droit d'auteur, plus qu'une nécessité, une opportunité

Savoir gérer ses droits d'auteur est une pratique essentielle pour tout créa digne de ce nom. Certes, mal maîtrisée, elle fait peur. Mais au final, dans la majorité des cas, elle peut être gérée de manière simple. 

Pour ça, il suffit de connaître quelques points de base, et surtout de faire évoluer sa posture pour présenter les choses sous le meilleur angle au client.

D’ailleurs, s’il existe un module entier dédié au droit d’auteur dans ma formation “Je Kiffe Mes Tarifs”, c’est bien parce qu’en tant que créa, tu ne peux absolument pas faire l’impasse dessus. Maîtriser les droits d’auteur est bénéfique pour toi, ta posture de créa, mais aussi pour assurer le développement de ton activité. 

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