Les impôts, c’est la même musique tous les ans ! Pourtant, chaque année on rechigne à s'y coller... il faut dire que l’exercice peut s'avérer difficile, voire de plus en plus complexe.
Heureusement, Eric Hainaut, du cabinet d'expertise-comptable Emargence, est LE spécialiste des activités culturelles, créatives et artistiques. Dans cet article, il te guide pas à pas pour remplir ta déclaration d'impôts.
Prêt·e ?
Que tu sois Micro-Entrepreneur, Artiste-Auteur, profession libérale, en réel ou en micro... ce qui va suivre te concerne....
IMPORTANT : Cet article te concerne uniquement si tu es artiste auteur ou micro-entrepreneur en libéral (prestation de services BNC). Si tu es créa freelance immatriculé à la CMA, ce n'est pas normal (parfois l'administration oriente mal lors de l'inscription).
👉 La déclaration 2042 est à envoyer aux impôts avant :
C'est simple : on est tous concernés ! Même les Micro-Entrepreneurs — qui, pour la plupart, payent leurs impôts chaque trimestre en même temps que leurs charges sociales — car ils sont soumis au régime du Micro Fiscal.
Il y en a 2 :
NB : Dans cet article, tu trouveras des captures d'écran des formulaires dans leur version PDF.
La présentation est donc différente de celle que tu auras en faisant ta déclaration en ligne. (Sauf cas particuliers, la déclaration doit se faire via le service en ligne accessible via impots.gouv.fr)
Lors de la déclaration en ligne, les cases ne sont pas toutes présentes, elles apparaissent au fur et à mesure, en fonction de ce que tu remplis en amont.
💡Fie-toi aux noms des cases pour retrouver, sur ta déclaration en ligne, les cases citées dans cet article.
Les impôts veulent en savoir un max à propos de toi. Il faut aussi qu'ils puissent recouper avec les autres informations qu’ils ont déjà à ton sujet.
Il te faut donc remplir cette première partie avant de passer à la suite :
Selon ton statut et ton régime fiscal, les cases à compléter ne seront pas les mêmes.
Tu trouveras ci-dessous les cases à remplir pour chaque statut et régime.
Les micro-entrepreneurs peuvent être soit en Micro Fiscal soit en Micro BNC. On a tendance à confondre les deux, mais il s'agit bien de deux aspects différents.
La plupart des Micro-Entrepreneurs paient leurs cotisations sociales chaque trimestre, mais également le versement libératoire de l'impôt sur le revenu. C’est ce qu’on appelle le régime Micro Fiscal.
C'est un fonctionnement qui est plus avantageux dans la plupart des cas, il concerne donc une grande partie des micro-entreprises. Néanmoins certains n'y ont pas droit, et d'autres oublient de demander cette option lors de la création de leur micro-entreprise.
Pour bénéficier du versement libératoire de l’impôt quand on a oublié de choisir cette option, il faut le faire en fin de l'année en cours pour en bénéficier sur les impôts de l'année N+1. Il est donc trop tard pour 2023 et pour 2024, mais si tu choisis cette option en décembre 2024, elle sera applicable pour l'année 2025.
Les foyers fiscaux pour lesquels le revenu imposable par nombre de parts est inférieur à 27 478 € en 2022 pour une application dès janvier 2024 ne peuvent pas bénéficier du versement libératoire. Ils sont alors au régime Micro BNC tout comme ceux qui ont préféré ne pas en bénéficier.
C'est le régime — Micro Fiscal ou Micro BNC — qui définit la case à remplir :
Pour en savoir plus sur la problématique du Micro fiscal et des Micro-Entrepreneurs : http://www.comcom.fr/regime-micro-fiscal-et-prelevement-liberatoire-les-pieges-des-regimes-micro
À noter que le régime "au réel" est aussi appelé "Déclaration Contrôlée".
Jusqu'en 2023, la case à remplir différait selon si tu étais adhérent ou non d'une Association de Gestion Agréée (AGA). Depuis 2024, c'est plus simple, il n'y a plus qu'une seule et même case pour tous les Artistes-Auteurs au réél : la 5QC.
Tu dois indiquer dans cette case 5QC ton résultat exact, c'est-à-dire le montant strict qui ressort de ta déclaration 2035.
Bon à savoir :
Depuis le 1er janvier 2023 il n'y a plus de majoration pour non-adhésion à une AGA… L'adhésion devient donc inutile, sauf pour bénéficier des conseils et des formations.
Si tu n'es pas adhérent à une AGA mais que tu aimerais le devenir, il est trop tard pour 2023, mais tu peux adhérer jusqu'au 31 mai 2024 pour 2024.
Pour mieux savoir ce qu'est une AGA : http://www.comcom.fr/a-quoi-servent-les-organismes-de-gestion-agrees
Depuis la réforme de l'Urssaf Limousin, si tu es en BNC (Micro ou Réel), tu n'es plus censé avoir de précomptes.
Chaque année, de nombreux freelances se font avoir avec cette section en remplissant la case 5HY.
Tu ne dois surtout pas remplir cette case 5HY !
Cette section ne concerne que les revenus non professionnels pour lesquels la CSG n'a pas été payée.
En tant que pro, tu paies déjà la CSG via tes cotisations sociales. Elle ne te concerne donc pas.
En remplissant cette case tu risques non seulement un surplus d'impôts à payer inutilement, mais également d'attirer l'attention du fisc qui pourrait venir te demander des comptes...
Attention, depuis 2021 il y a un volet social dans la 2042 Cpro.
❌ Ce volet social ne concerne pas les artistes-auteurs qui déclarent à l'Urssaf Limousin, ni les micro-entrepreneurs qui sont en auto-liquidation des cotisations sociales, ni les présidents de SAS.
✅ Ce volet social concerne uniquement les gérants de SARL, EURL et les indépendants au réel à l'Urssaf "classique". Ils n'ont plus à faire la déclaration RSI comme c'était le cas auparavant mais doivent maintenant remplir le volet social de la 2042 Cpro.
Retrouve les fiches d'Eric Hainaut sur comcom.fr
Il répond également à tes questions dans mon groupe facebook.
Et tu peux aussi tester le chatbot du portail de l'auto-entrepreneur, il est plutôt bien fait ! 🙂
Et pour t'y retrouver entre "artiste-auteur" et "micro-entrepreneur", file lire cet article !
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Cet article contient des informations résumées pour les créas freelances. Ces informations ne couvrent donc pas l'intégralité des situations possibles, ni des textes légaux applicables en France.
Nous ne pouvons être tenus responsables d'une interprétation erronée de son contenu, ni présager des évolutions législatives.
Octobre 2023. Conversation volée entre graphistes.
— "J’ai décroché un nouveau contrat. C’est super, mais mon planning est déjà copieux. Je crois que je vais tester l’IA pour la phase de recherche. Greg m’a conseillé un super outil.
— Quoi ? toi aussi ?! Tu n’as pas peur que l’on nous remplace à force ?
— Au contraire ! C’est juste pour me faire gagner du temps, et être encore plus efficace sur la phase de créa.
— Bientôt tu n’auras plus l’occasion de créer, tu verras…”
Quel que soit le choix du graphiste, celui-ci soulèvera des questionnements que toi-même, en tant que créa freelance, tu te poses probablement.
Comment devrais-tu réagir face à l’arrivée massive de ces nouvelles technologies ? Sont-elles en train de tuer ton métier ?
Ou peut-être que tu te sens juste dépassé par la vitesse d’évolution de tout ça… c’est vrai que ça a de quoi donner le tournis !
Et si, contre toute attente, elles te voulaient du bien ?
Dans cet article, nous chercherons à savoir en quoi l’IA peut t’aider dans ton activité de créa freelance. Et sur quels aspects ta plus grande vigilance est requise.
Côté texte, il y a ChatGPT, côté image MidJourney, Dall-E, ou encore Ideogram qui permet carrément de créer des visuels avec du texte cohérent.
Et puis il y a l'IA directement intégrée dans les logiciels.
Comme Canva avec son célèbre détourage en un clic, ou son redimensionnement automatique des visuels.
Idem chez Adobe, avec l'IA générative intégrée aux logiciels. L'outil s'appelle Firefly et il est même capable de créer des images à partir de texte. Sa technologie est utilisée jusqu'au sein des logiciels les plus historiques d'Adobe : Photoshop, Illustrator… Par exemple pour ajouter ou supprimer du contenu de n’importe quelle image, créer des icônes, des motifs ou encore générer des graphiques vectoriels personnalisables et évolutifs.
Eh oui, elle permet aussi ça, l'intelligence artificielle !
Toutes ces fonctions décuplent la puissance d’un logiciel, mais facilitent surtout la maîtrise de certaines tâches, à la base technique, pour des personnes non initiées au métier.
La vérité, c’est qu’aujourd’hui, n’importe qui possédant un ordinateur, est en mesure de créer un visuel qui tient à peu près la route.
Même si la plupart des graphistes s’accordent à dire que “le résultat ne sera jamais à la hauteur d'un professionnel qui maîtrise la gestion des espaces et les associations de couleurs ou encore le choix typo”, il faut néanmoins reconnaître que du point de vue du client, "ça fait le job".
Les créas freelances peuvent d’abord, à juste titre, se sentir dépossédés de cette expertise, à partir du moment où elle devient maîtrisée par les autres. Et ça, ça peut faire peur.
“Si ça continue, ça va tuer mon métier !”
C’est complètement légitime de se poser ce genre de questions.
Et même si on peut raisonnablement supposer que les entreprises continueront d'avoir besoin de graphistes, de photographes, ou d'illustrateurs à l'avenir puisque, malgré les différentes évolutions jusqu'à présent, elles en ont toujours besoin aujourd'hui…. Le doute est quand même là.
Et pourtant, certaines nouveautés avaient aussi de quoi nous faire grincer des dents au moment où elles sont apparues.
Souviens-toi l’arrivée fracassante de la tablette graphique et de l’appareil photo numérique. Novice friendly !
Du matériel tellement simple d’utilisation qu’il n’y avait même plus besoin de bagage technique pour les utiliser.
D’un côté, il faut avouer que ces évolutions nous ont tous bluffés.
Mais d’un autre, elles ont créé des peurs légitimes concernant l’avenir des métiers artistiques et de la communication visuelle.
Est-ce que je vais perdre de ma valeur ?
Est-ce que mon attractivité va trinquer ?
Est-ce que je vais souffrir d’une concurrence accrue avec de nouveaux venus dans le métier ?
Des nouveaux venus qui pourraient réussir plus facilement, sans mes formations, sans mon expérience ?
Tous ces doutes et ces questions ont réveillé un sentiment d’injustice. De nombreux professionnels, à ce moment-là, ont dû se dire que ça y est, cette fois, la technologie allait nous doubler.
Mieux : ces nouvelles technologies ont trouvé leur place auprès des professionnels.
Aujourd’hui les graphistes utilisent quotidiennement les tablettes graphiques. Elles sont même devenues un indispensable.
Tout comme les photographes ont adopté les appareils photo numériques. Mais la façon dont ils s’en servent est beaucoup plus poussée que les passionnés du dimanche.
Pour prendre conscience des limites de ces nouvelles technologies, nous avons donc tout intérêt à nous interroger sur la manière de les intégrer dans nos processus. Et de s’informer sur ces sujets.
En les tenant à l’écart, c’est soi-même que l’on met à la marge.
Alors pour profiter des atouts de l’IA, et la considérer comme une alliée et non plus comme une ennemie, encore faut-il être capable de changer de paradigme.
Au lieu de rester sur la défensive, en conservant une vision négative, il s’agit de faire la part des choses. La vie est rarement toute noire ou toute blanche, n’est-ce pas !
Alors, regardons un peu ce que l’intelligence artificielle peut apporter aux métiers créatifs…
Et si l’arrivée massive de ces technologies était l’occasion rêvée de prendre un peu de hauteur sur toi-même, sur tes compétences intra et interpersonnelles, sur tes envies et tes appétences ?
Et si c’était le moment idéal pour réaffirmer tes atouts, pour réinventer ton métier, en lui donnant la direction dont tu rêvais depuis un moment, mais que tu ne prenais pas, par manque de temps ?
L’occasion fait le larron n’est-ce pas ?
Maîtriser cet art est même essentiel. La preuve, ce qui fonctionnait hier, ne fonctionne plus forcément aujourd’hui.
Ton environnement évolue, ton marché évolue, ta cible évolue. Et si toi tu n’évolues pas, et bien tu te mets toi-même en péril…
Imagine un juriste qui ne se tiendrait pas au courant des dernières évolutions en termes de lois, de réglementations, de jurisprudence interne et européenne.
Ce serait dingue non ?
Et puis entre nous, s’accrocher au passé comme une moule à son rocher, c’est contre-productif.
Ça ne vaut pas mieux que Mamie Jeannette qui refuse catégoriquement de dématérialiser ses factures parce qu’elle ne comprend rien à l’Internet, et qu’elle s’obstine à ne rien comprendre d’ailleurs. Au final, qui s’y colle ? Ses proches…
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Non, ce n’était pas forcément mieux avant. C’était juste différent. Tout évolue, et nous avec.
Les moines copistes qui passaient leur journée à recopier leurs manuscrits ont bien dû trouver de nouvelles occupations avec l’invention de l’imprimerie !
Et bien pour le graphisme, même si ça fait peur, celui qui maîtrise les nouvelles technologies (ou à minima s’informe dessus pour savoir de quoi il parle) prend un temps d’avance. C’est indéniable.
Ce qui lui donne la possibilité de capter une nouvelle clientèle, elle aussi concernée par ces évolutions.
Alors, il semblerait bien que tu n’aies aucun intérêt à cultiver un esprit conservateur dans notre époque. Au contraire, tu passes à côté de bénéfices.
(Et puis, s’intéresser au sujet ne signifie pas pour autant s’engouffrer dedans aveuglément ! À chacun de faire la part des choses. À mi-chemin entre une résistance drastique et un enthousiasme démesuré !)
Car bien sûr qu’il faut AUSSI avoir conscience de ses limites et dérives.
Quand une facette du métier disparaît, une autre s’ouvre. Pas forcément au même endroit et de la même manière. Mais ça provoque un effet Ying Yang, vers l’équilibre.
1️⃣ Un gain de temps sur les tâches relou ou à faible valeur ajoutée.
Ce point, c’est précisément ce qui ressort du débat à ce sujet dans Graphiste et indépendant : le groooouuuupe !!!
Voici comment les membres, créas freelances comme toi, utilisent l'IA :
C’est tant mieux si on arrive à se délester des petites tâches pénibles qui nous coûtaient du temps, non ?
C’est l’option qu’a choisie Audrey, graphiste, en testant l'IA avec un client, afin de générer un visuel assez spécifique et son client souhaitait justement un style "IA".
“Le visuel aurait été très long à travailler si j'avais dû moi-même le réaliser en 3D avec des effets visuels. Alors que là, j'ai rapidement réussi à créer un visuel selon le brief du client. Bien sûr il faut adapter, parfois modifier, mais c'est réellement puissant.
Le client était impressionné du résultat. Je pense donc me former un peu plus à cela.”
2️⃣ T’aider à réfléchir et à approfondir tes idées.
Je discute moi-même souvent avec chat GPT pour cette raison.
Comme il a justement tendance à ne pas saisir toute la profondeur de ce que je lui dis, ça m’oblige :
Sans lui, je serais tentée de rester en surface.
Et je ne suis pas la seule. Voici comment Audrey l’utilise :
"Il ne me fait pas tout, mais m'aide énormément. Je le vois un peu comme un assistant. Parfois j'ai tellement la tête farcie d'idées où je n'arrive pas toujours à dénouer le fil de mes pensées, chat GPT va pouvoir éclaircir tout ça. Il me sert aussi quand j'ai des questions sur un sujet, par exemple au lieu d'aller faire plein de recherches, lui va me faire un condensé et ensuite je peux aller prendre les infos qui m'intéressent, aller vérifier les sources et approfondir le tout. Cela m'a permis notamment de découvrir des artistes, sujets ou mots-clés que je n'aurai peut-être pas trouvés seule ou alors en prenant un temps fou de recherche."
3️⃣ T’aider à identifier ta valeur.
En explorant toutes ces évolutions technologiques et en les intégrant dans ta pratique professionnelle, non seulement tu gagnes en pertinence, mais tu maximises aussi ta valeur.
Oui, oui, tu as bien lu. L’IA précise et décuple ta valeur. Pour toi, comme pour tes clients.
En utilisant l’IA, tu vas vite te rendre compte en quoi elle t’est utile, mais aussi et surtout en quoi tu es meilleur qu'elle. En d’autres termes, c’est en l’utilisant que tu vas te confirmer ta propre valeur. Que tu vas identifier de manière plus forte ce sur quoi tu es irremplaçable.
Et c’est bien là le plus important dans ton métier non ?
Tes clients eux, viendront vers toi non plus parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement, mais bien parce qu’ils mesurent la valeur ajoutée, et qu’ils font le choix conscient de vouloir bosser avec TOI. Ce qui favorise au passage des relations saines.
C’est exactement ce qu’il s’est passé avec l’émergence du numérique. Ça a transformé le métier de la photographie par exemple, en lui apportant une nouvelle dimension.
Avec le développement des techniques de retouche et de transformation de plus en plus pointues, les possibilités sont infinies.
Grâce à la postproduction, le photographe devient un alchimiste, transformant ses clichés bruts en véritables œuvres d’art.
Maintenant, quand on cherche un photographe, ce n’est pas juste parce qu’on n’a pas le matériel, ou qu’on ne sait pas faire, mais bien parce qu’on mesure toute la différence entre son travail et le résultat qu’on aurait pu obtenir soi-même. Alors certes, dans plein de cas de figure on va se passer de faire appel à un pro, mais quand c’est le cas, alors c’est pour aller bien plus loin.
La demande gagne donc en intérêt pour le photographe, car elle devient plus exigeante, et les sujets plus passionnants.
L’équilibre passe donc par l’innovation et la créativité.
En combinant notre valeur et nos atouts à ceux de l’IA, paf ! Il y a de grandes chances que ça produise des Chocapics !
Dans Graphiste et indépendant : le groooouuuupe !!! Claire, motion designer, nous partage un projet assez fou sur lequel elle travaille en ce moment :
“Euh, le projet le plus surprenant que j'ai ? C'est celui qui est actuellement en réalisation.
Mélanger des photos avec de l’IA (à transformer en vidéo), ainsi qu'un Kinect (caméra) qui capte les mouvements des personnes qui sont en face de l'écran pour interagir avec les vidéos (pour remonter ou avancer dans le temps ici). C'est l'occasion de tester tellement de techniques différentes! C'est assez incroyable pour moi de me retrouver sur ce genre de projet.”
Mais avant de te lancer, il y a quand même un dernier point à aborder, et non des moindres.
En même temps, ça va tellement vite qu’il est impossible de savoir de quoi demain sera fait.
Les sujets d’Internet et de la dématérialisation étaient déjà touchy, alors avec l’arrivée en masse de l’IA, c’est l’équivalent d’un 3 Tonnes de questionnement qui débarquent en même temps.
Quid des droits d’auteur sur un texte produit par ChatGPT ?
D’un visuel produit par Midjouney ? etc…
Bonnes questions, n'est-ce pas !
C'est pour cette raison que je te conseille d'être hyper prudent avec l'utilisation des outils d'intelligence artificielle, tout particulièrement pour de la création d'images, d'illustration, de photo ou tout autre type de visuel. Car comment garantir que les éléments utilisés par l'IA pour générer des images ne violent pas le droit d'auteur ou des licences existantes ? Même si les créateurs de ces outils affirment qu'ils n'enfreignent aucun droit d'auteur, dans les faits il y'a déjà eu des cas de contrefaçon sur des licences connues…
Donc comme tu ne peux pas toi-même attester de la source des images utilisées par l'IA pour créer le visuel, mieux vaut rester ultra-prudent avec tout ça. Et en attendant que les lois et réglementations prennent mieux en compte ces évolutions technologiques, je conseille pour l'instant de n'utiliser les images générées par IA qu'en phase de recherche ou pour des étapes préliminaires de projets et d'éviter toute utilisation pour des travaux destinés à être publiés ou commercialisés…
Les litiges à venir seront certainement nombreux devant les tribunaux, de quoi faire jurisprudence et nous permettre d’y voir un peu plus clair. Mais pour l’instant, gardons en tête que ça reste encore flou sur certains aspects.
Ça soulève une autre question, cette fois au niveau de l’éthique.
On est en droit de se demander dans quelle mesure on peut se sentir à l’aise à l’idée de vendre à un client une créa co-créée avec un robot. ^^
On peut s’interroger par exemple sur comment faire la différence entre la valeur d’une illustration générée artificiellement et celle d’une illustration humaine digitale.
Encore faut-il être capable de différencier une image générée par l’IA, d’une image créée par un professionnel de chair et d’os.
Car ce n’est pas toujours si simple…
Mais certains indices ne trompent pas.
Cette publication émanant de la charte des illustrateurs et illustratrices ludiques en témoigne.
Même en pensant acquérir une image via Adobe Stock, en cochant explicitement la case “Exclure l’IA générative”, nous ne sommes pas à l’abri d’une mauvaise surprise.
En l’occurrence ici des heures de travail en plus pour une illustratrice afin de rattraper le coup et effacer les traces d’une IA, pas invitée dans l’histoire à la base : un comble !
Alors oui, peut-être que nous pouvons pas (ne devons pas) lutter contre l’évolution, mais ça ne nous empêche pas de décider comment l’utiliser, et surtout, de militer pour que ce soit mieux encadré législativement parlant. À méditer.
En réalité, ce que l’on sait, c’est que l’on ne sait pas (encore) tout.
Ce qui est sûr, c’est que nous ne pouvons pas fermer les yeux face à cette nouvelle réalité grandissante et envahissante. Nous ne pouvons pas non plus penser qu’en regardant ailleurs, ça la fera disparaître pour autant.
Chacun reste libre de se saisir du sujet de sa propre manière.
Mais que tu sois d’accord ou pas d’accord avec l’utilisation de l’IA, il est de ton devoir de professionnel de l’image et du design de nourrir ton jugement et ta position d’informations contradictoires pour te forger ta propre opinion.
En adoptant cette stratégie, tu t’assures de ne pas rester sur la touche, et de rester dans la course.
Longue vie à toi et à ton métier !
Dans les disciplines reconnues comme de l’art à part entière, telles que la musique, la littérature, le cinéma ou la peinture, les droits d’auteur sont plus ou moins assimilés par le public.
On connaît généralement le rôle de la Sacem, par exemple. Et on sait que les compositeurs, paroliers et interprètes sont rémunérés pour l’utilisation et la diffusion de leur travail. Tout comme on sait aussi qu’il est interdit de copier un DVD… Et on se doute bien que les cinémas paient pour pouvoir diffuser les films…
Bref, même sans savoir précisément comment tout cela fonctionne, disons que le principe de la propriété intellectuelle et du droit d’auteur pour tout ce qui est purement artistique ne choque personne.
Mais en ce qui concerne les arts appliqués : le design graphique principalement, mais aussi l’illustration et la photographie à des fins éditoriales ou de communication (et non pas purement artistiques, quoi !), c’est une autre histoire.
Alors quand il s’agit d’expliquer le principe du droit d’auteur à un client, c’est facile de s’y casser les dents, surtout quand on ne le maîtrise pas ou mal.
Ce n’est pas étonnant que le droit d’auteur soit un peu la bête noire des créas.
Alors, que dirais-tu de renverser la vapeur, en faisant du droit d’auteur ton allié plutôt que ton ennemi ?
Si tu souhaites prendre le contrôle dessus une bonne fois pour toutes, alors tu ferais bien de lire la suite.
Alors avant d’aller plus loin, posons-les.
Pour faire simple, le droit d'auteur garantit que tu es le papa ou la maman légitime de ton œuvre (que ce soit une créa de graphisme, photo ou illustration, mais aussi motion design, vidéo, etc.). En gros, ça te donne le contrôle total sur la manière dont elle est utilisée, modifiée ou même vendue.
Traduction : personne ne peut s'approprier ton bébé créatif sans ton accord explicite. C'est régi par le code de la propriété intellectuelle.
Que passe-t-il si quelqu'un outrepasse cette règle ? Eh bien, tu as le droit de sortir les griffes et de réclamer réparation.
Voilà pour la théorie.
<img class="aligncenter" alt="Hmmm, interesting theory" src="https://media.giphy.com/media/l2JeavfHYs7lZ5uw0/giphy.gif" />
Parce qu’en pratique, ce n’est pas toujours si simple… Et franchement, tu as mieux à faire qu’aller batailler devant les tribunaux, n’est-ce pas ?
Alors le mieux, c’est encore de faire les choses correctement dès le démarrage, ça t’évitera bien des soucis par la suite ! Et ça signifie, dans l’ordre :
1️⃣ Que tu cèdes à ton client les fameux droits d'exploiter ton œuvre (on parle ici de la créa qu’il t’a commandée, hein !).
2️⃣ Qu’à partir de ce moment-là, il peut utiliser, diffuser, et parfois également modifier la créa réalisée pour lui. Voilà, c’est tout. Tu vois que c’est simple, au final !
Rassure-toi, ton client ne pas faire pas ce qu'il veut de ta créa, mais seulement ce qui est indiqué sur la cession. Ce n’est pas la fête non plus ! D’où l’importance de bien cadrer les choses dans la cession.
Et tout ceci, bien entendu, se monnaye…
Tu t’en doutes, c’est ce qui a à accentuer les frictions entre créas et clients.
Surtout quand le sujet n’est pas clairement amené.
Et ça se comprend : les clients ont déjà du mal à comprendre pourquoi ils ne peuvent pas utiliser librement le travail qu'ils ont commandé, si en plus ils doivent payer pour l'utiliser, alors là, c'est le pompon !
Le problème, c’est que la majorité des créas ne sont pas à l’aise avec le principe même du droit d’auteur.
Et pour cause ! La plupart ne possèdent que peu — voire pas ! — de connaissances sur le sujet. C’est la charge administrative de trop dont ils se passeraient bien.
“Si je peux éviter d’aborder ce sujet épineux avec mon client, pourquoi tendre la perche aux problèmes ?”
Et bien c’est simple : pour éviter d’expliquer le principe des droits d’auteur de manière maladroite ou du mauvais angle à son client, et s’empêtrer, au lieu de le faire adhérer.
Quand une personne arrive avec des gros sabots, on l’entend un peu trop non ?
Si un client part d'entrée, avec une mauvaise perception du sujet, il ne se trouve pas dans de bonnes dispositions pour comprendre pourquoi son prestataire lui facture les droits d’auteur.
Au lieu de le voir comme une manière de protéger ses propres supports de communication, il le voit seulement le surcoût…
Logique ! Comment peut-il en comprendre les intérêts, si on ne lui explique pas a minima les grands principes ?
À la base, n’oublions pas que le droit d’auteur lui est étranger.
Et voilà, c’est l'inconfort des deux côtés !
La bataille commence, et chaque partie active le mode défense. Pourtant, personne n’a envie de ça, ni le créa, ni le client.
Je te l’accorde, le droit d’auteur n’est pas un sujet sexy. Il est même un tantinet carré et procédurier.
Pour autant, il constitue un aspect de ton métier que tu ne peux pas occulter.
Tu l’as compris, la 1re chose, c’est de s’informer, voire de se former, pour aborder la discussion sereinement le moment venu.
Je consacre d’ailleurs un module entier de ma formation “Je kiffe mes tarifs” au sujet précis du droit d’auteur.
Rassure-toi, tu n’as pas besoin de devenir un expert sur le sujet ! Mais en connaître les principes, ses applications à ta propre échelle (selon ton domaine), te permettra de les partager naturellement à ton client. Et surtout, sans stress !
Mais ce n’est pas tout.
La bonne posture, c’est quoi au juste ?
C’est simple, c’est orienter ton approche côté client. Tu te positionnes comme un allié, en lui montrant les intérêts communs, et ses avantages.
Ainsi, il n’a pas l’impression d’être lésé, mais de payer pour quelque chose qui le sert.
Bonjour l'apaisement et bye-bye la pinaille sur la facturation !
1️⃣ Ajuste ton discours en fonction de ta typologie de clients.
C'est-à-dire : différencie les maisons d'édition, agences, grandes entreprises d’un côté, et les TPE-PME, indépendants de l’autre.
Car tu ne peux pas adopter le même comportement avec un client qui connaît le principe du droit d’auteur, qu’avec un client qui débarque sur le sujet.
Le premier a l’habitude, il est rodé ou presque, le deuxième a besoin d’un éclairage avisé.
2️⃣ Tiens-t’en aux infos essentielles face à un client novice en la matière.
Je parle volontairement d’éclairage juste au-dessus, dans le sens où noyer ton client dans des informations juridiques détaillées serait contre-productif. Il ne s’agit pas d’en faire un expert, mais de lui fournir les informations claires et suffisantes à sa compréhension.
3️⃣ Sois explicite.
Quand on sait qu'un sujet risque de piquer (et c'est le cas du droit d'auteur !), on peut être tenté de rester évasif et de jouer de l'ambiguïté ("Sur un malentendu ça peut marcher", nous dirait Jean-Claude Duss)… Mais au contraire, c'est le piège !
À la place, je te conseille d'être clair d'entrée de jeu, et d'informer ton client juste comme il faut au démarrage…
Ça évite l’effet “douche froide” à l’annonce d’une facturation à laquelle il ne s’attendait pas. Crois-moi, tu veux éviter ça.
<img class="aligncenter" alt="Sur un malentendu ça peu marcher — Jean-Claude Duss dans le film Les Bronzés font du ski" src="https://media.tenor.com/iRhzIRbjwoQAAAAC/les-bronzes-les-bronzes-font-du-ski.gif" />
4️⃣ Joue la carte de la simplicité
Si un client n’est pas familier du droit d’auteur, et que le projet reste limité en termes de diffusion, tu peux faire les choses proprement, mais sans trop t’attarder dessus.
◾ En indiquant une mention complète (reconnue légalement) sur la facture, plutôt que de lui produire un contrat complexe et flippant.
◾ En incluant le montant des droits dans le forfait total, pour que le client ne le ressente pas comme un surcoût. Seulement quand ça te semble possible, car pertinent par rapport au projet.
Tout est une question de nuance et d’adaptation selon la personne que l’on a en face, et sans pour autant renoncer à ses droits, bien au contraire.
Savoir gérer ses droits d'auteur est une pratique essentielle pour tout créa digne de ce nom. Certes, mal maîtrisée, elle fait peur. Mais au final, dans la majorité des cas, elle peut être gérée de manière simple.
Pour ça, il suffit de connaître quelques points de base, et surtout de faire évoluer sa posture pour présenter les choses sous le meilleur angle au client.
D’ailleurs, s’il existe un module entier dédié au droit d’auteur dans ma formation “Je Kiffe Mes Tarifs”, c’est bien parce qu’en tant que créa, tu ne peux absolument pas faire l’impasse dessus. Maîtriser les droits d’auteur est bénéfique pour toi, ta posture de créa, mais aussi pour assurer le développement de ton activité.
Entre les prix et les créas freelances, c’est une grande histoire de désamour qui dure… Car la difficulté est bien réelle : fixer des prix compétitifs et justes. Ni trop hauts. Ni trop bas.
D’où l’effet yoyo, bien connu des créas freelances : un prix qui gonfle et qui dégonfle — des allers-retours incessants entre augmentation et baisse de tarifs avant d’envoyer (enfin !) la proposition ou le devis au prospect.
Et même passé l’envoi, parfois le doute persiste !
Pourtant, il existe bel et bien une méthode utilisée par la majorité des créas. Alors pourquoi est-ce aussi difficile de l’appliquer, et surtout pourquoi elle ne fonctionne pas si bien que ça au final ? …
C’est tout l’enjeu de cet article qui analyse la méthode de tarification la plus répandue chez les créas, et qui te propose une nouvelle piste pour fixer tes tarifs autrement.
Cette logique simpliste issue du salariat consiste, pour notre patron, à l’achat de notre temps de présence… Le fonctionnement en indépendant, lui, est tout autre ! Alors en tant que freelance, pour utiliser cette méthode de calcul qui consiste à vendre ce temps-là, on doit d’abord estimer deux choses :
1️⃣ Le temps dont on aura besoin pour réaliser le projet.
2️⃣ Le prix de ce temps. (Eh oui !)
Concrètement, ça donne un tarif à la journée (ou à l’heure) à multiplier par le temps jugé nécessaire à la réalisation du projet en question.
Les avantages de cette méthode sont indéniables : simple, mathématique… RASSURANT.
Car à partir du moment où les deux estimations sont effectuées, la méthode est adaptable à n’importe quel projet. Hop ! Le devis est réalisable en deux temps, trois mouvements.
En plus, si le calcul est correctement fait, cette méthode garantit aussi la rentabilité de l'activité. Que demander de plus !
Mais tu t’en doutes, si cette méthode était aussi parfaite, je ne serais pas en train d’écrire cet article. Et toi, tu ne serais pas en train de le lire.
Alors quoi ? Quel est le problème avec cette super méthode de calcul ?
Le problème, parlons-en justement ! C’est qu’à l'usage ce n’est pas aussi simple… Comme souvent, c’est super en théorie, mais en pratique, quelle galère !
Parce que multiplier des données entre elles, c’est archi simple, mais fixer le montant du tarif jour, et estimer le temps passé, c’est une autre histoire !
D'ailleurs, de nombreuses questions en découlent, et provoquent souvent de sacrés nœuds aux cerveaux des créas freelances.
Pour pratiquer cette méthode de tarification au temps passé, tu n’as pas le choix. Tu dois répondre à ces questions avant d’établir le devis, pour éviter d’avoir à revenir dessus au cours de la mission.
Parce que quand ton client accepte ta proposition, il n’est pas question pour lui de devoir payer plus ensuite, sous prétexte que tu as mal évalué le temps nécessaire au projet. C’est ta responsabilité de l’estimer correctement en amont.
Sauf que prévoir à l’avance combien de temps on va passer sur des actions non millimétrées, ça met la pression. Car il s’agit bien de réaliser l’estimation la plus exacte possible.
Certes, tu ne vends pas concrètement du temps, mais tu dois quand même le calculer pour facturer ta prestation.
Avant d’aller plus loin, sache que c’est déjà super d'appliquer ce premier principe de méthode de calcul au temps passé.
Disons que c’est la base.
Mais… c’est insuffisant.
Le problème numéro 1, c’est que la plupart des tarifs journaliers sont “calqués” sur des valeurs “moyennes” en fonction du niveau d’expérience. Il suffit de faire une recherche sur Malt ou Google pour se rendre compte qu’il y a à boire et à manger concernant le même métier.
Pour un graphiste par exemple, sur Malt, le tarif jour oscille entre 120 et 610 € ! * (Oui, à ce niveau ce n’est plus une fourchette de prix, c’est carrément un râteau).
*Source Malt
La tendance sur le terrain, c'est 250-300 € pour un tarif minimum, et 450-500 € pour des profils plus expérimentés.
On voit bien qu’un tarif jour sorti du contexte n’a aucun sens.
Pour qu’il en ait vraiment, il doit impérativement être calculé avec précision (et non pas au doigt mouillé, comme c’est trop souvent le cas ^^), c’est-à-dire en intégrant le développement stratégique de ton activité :
Le but de la démarche, c’est qu’en vendant le nombre de jours de travail estimé par an, ton chiffre d’affaires te permette de vivre correctement… c’est-à-dire de remplir le frigo, bien sûr, mais aussi de te faire plaisir et de développer ton activité tout en répondant à tes propres ambitions.
Sans ça, les avantages de cette méthode disparaissent. La formule de calcul se voit biaisée, et ne garantit plus du tout la viabilité ni la rentabilité de ton activité.
C’est pour cette raison que je préfère parler de Tarif Jour Minimum à la place de Tarif Jour Moyen ; car ce qui importe, c’est plutôt de savoir au-dessous de quel prix tu n’as plus intérêt à travailler. C’est ce qu’on appelle aussi le Tarif Seuil, puisqu’il constitue ton seuil de rentabilité.
Une fois que tu as calculé ton TJM , arrive le problème N°2, estimer le temps que tu vas passer sur le projet.
Et c’est loin d’être évident. Une activité de créa ne se rémunère pas comme une activité de production pure et dure.
Contrairement à quelqu’un qui change la pièce d’une machine, ou programme un outil, toi, tu ne sais pas combien de fois tu devras faire et défaire pour arriver au bon résultat, ni même combien d’idées tu devras exploiter avant de trouver THE idée.
Et c’est là que certains biais mentaux s’invitent et nous poussent à modifier notre propre estimation du temps…
Si tu sais que tu as tendance à sous-estimer le temps passé, tu risques de prévoir plus large (trop) pour être sûr de t’y retrouver.
Le problème, c’est que ça ne fonctionne pas toujours… Et si par hasard ça fonctionne, le fait de finir le projet plus tôt que prévu peut réveiller chez toi un sentiment désagréable…
As-tu déjà vécu cette culpabilité sourde, qui te force à rester devant l’ordi pour fignoler des trucs déjà fignolés ?
Ça s’appelle “étirer le temps” ou “brasser de l'air” (comme tu préfères !) pour se donner bonne conscience — “J’ai vendu 3 jours, j’y passe 3 jours !”. À bien y réfléchir, ça non plus, ça n’a pas de sens !
Il est possible aussi qu’il se produise l’effet inverse.
Par exemple, quand tu trouves ton devis trop élevé, et tu as peur que le client le refuse.
Pour autant, si tu connais le marché, ses enjeux individuels et collectifs, tu mets sans doute un point d’honneur à le respecter, et à ne pas pratiquer un tarif jour trop bas qui pourrait le plomber.
Alors tu es tenté de minimiser le temps que te prendra le projet pour faire baisser le prix en évitant de toucher au tarif jour… et tout en te donnant bonne conscience. Vicieux, n’est-ce pas !
Mais que tu baisses le devis en minimisant le temps passé sans toucher au Tarif Jour, ou que tu baisses directement le Tarif Jour, au final, le résultat reste le même. Les calculs ne sont pas bons, Kévin !
Les facteurs dans une multiplication sont interchangeables ! C’est le principe même de ce type d’équation.
Et ces biais mentaux sont si pervers que tu ne t’en rends même pas compte.
Ou seulement après coup…
À la fin du projet, quand c’est trop tard et que le temps estimé a doublé, voire triplé.
Malheureusement, dans ce cas, peu importe que tu ronges ta frustration, que tu sois tenté de bâcler le travail, ou que tu oses une facture additionnelle, c’est la relation avec le client qui se dégrade.
Alors pour éviter cette mauvaise surprise à l’avenir, je te conseille +++ de tracker ton temps (avec des applications comme Toggl ou Clockify, c’est même presque-pas-pénible !). Je te garantis que ça vaut le coup, c’est ce qui t'aidera à fiabiliser les estimations de tes futurs projets.
Mais attention, même avec de bonnes estimations, se limiter à la méthode Tarif Jour x Temps Passé comporte des risques…
Car, toi-même tu sais, la valeur du travail d’un créa s’étend biiiiien au-delà du temps qu’il passe sur un projet.
Les idées arrivent n’importe quand. Une idée brillante est capable de débouler au beau milieu de la nuit, ou en plein week-end — tu la connais, n’est-ce pas, cette fameuse fulgurance créative !
C’est pour cela qu’il est impossible de quantifier le temps créatif de manière précise.
Tu comprends pourquoi se focaliser sur le temps passé quand on est créa freelance est un non-sens. Ce n’est pas la bonne unité de mesure pour évaluer la qualité et la pertinence du travail d’un créa, un point c’est tout.
Ce que le client achète n’est pas un temps de présence sur le projet, mais un résultat. Qui comprend le livrable graphique, certes, mais aussi ce qui devient possible grâce à lui ; à l’instant T, mais aussi les bénéfices à 2, 3, 6 mois…
Attends, je ne dis pas que le temps n’a aucune importance pour ton client. D’ailleurs, un aspect du temps le concerne directement : le délai de réalisation et donc la date de livraison. Ce qui est très différent du temps de réalisation, n’est-ce pas. La durée globale de la prestation, c’est la seule donnée que le client a besoin de connaître… Il a juste besoin de savoir que tu seras dans les temps, en fait !
Alors qu’en lui fournissant trop d’indications concernant ton temps de travail, tu lui donnes l'illusion qu’il peut juger du temps passé sur le projet, avoir un avis sur ta rapidité ou ta lenteur… bref, sur ton processus de travail. Et ça, c’est le piège !
Pour commencer, as-tu remarqué que le temps passé sur un projet est inversement proportionnel à ton expérience et à ton expertise ?
Et oui ! Au fil des années, tu acquiers des automatismes, tu développes ta dextérité et ton habileté. Par conséquent, ton cerveau maîtrise de mieux en mieux les mécanismes créatifs, et t’apporte des idées pertinentes avec de plus en plus de facilité et de fluidité.
Et très logiquement, tu passes moins de temps à réaliser la même tâche. Autrement dit, avec une méthode de tarification basée sur le temps de travail : plus tu progresses, moins tu es payé. C’est ballot, quand même !
Tu le vois, le danger ? C’est ainsi qu’on peut se retrouver à nouveau vers le fameux “J’augmente mon TJM”, et ainsi faire tourner le problème N°1 en boucle.
Ensuite, une crispation sur le temps de travail, et par ricochet, sur le tarif, crée forcément des tensions dans la relation. C’est inévitable.
Dès que le client demande un ajustement ou un supplément, le créa a tendance à être sur la défensive, à s’agacer et à dégainer la calculette. Eh oui, si on facture au temps, chaque minute compte, surtout quand elles s’accumulent ! Bonjour la frustration mutuelle… A-t-on déjà vu une relation saine et légère dans ces conditions ?
Et si on pousse le raisonnement un cran plus loin, on s’aperçoit vite que cette méthode de calcul des tarifs comporte aussi l’inconvénient de te mettre en conflit d’intérêts avec ton client.
Face à des vents contraires, chacun tire la couverture à soi.
L’intérêt du client, c’est que tu travailles vite pour payer moins. Alors que toi, tu as tout intérêt à travailler “lentement” pour facturer plus…
Et sans mauvaise intention. C’est le système de facturation qui l’induit. Ces mécanismes entraînent ce genre de dérive :
Résultat : le climat n’est pas sain, la relation est polluée…et cela provoque des réactions en chaîne :
Heureusement, toutes les missions ne se terminent pas en eau de boudin… Mais ne crois-tu pas qu’elles pourraient toutes s’en trouver grandement améliorées, pour le client comme pour le créa, si l’on retire ces frictions liées au temps de travail ?
Pour toutes ces raisons, il est préférable de se détacher du fameux temps passé, et c’est possible !
À condition d’intégrer un nouvel élément dans l’équation…
Et si, plutôt que de chercher à vendre ton temps, tu vendais ta valeur (et plus précisément celle que ton travail constitue pour ton client) !
Avec un tarif basé uniquement sur le coût (le temps de travail, comme on vient de le voir), tu passes à côté du principal : la puissance d’un tarif qui prend en compte la valeur que ton travail représente pour ton client.
Pour que tu comprennes bien le propos, j’illustre ce phénomène avec le paradoxe de l’arbre.
Avec le fameux devis classico-classique, le créa freelance se concentre sur les racines de l’arbre, autrement dit, sur les coûts et en l’occurrence le temps de travail et toute la sueur que tu mets dans le projet ; tandis qu’en vrai, ce qui intéresse ton client, ce sont les fruits de l’arbre, autrement dit, la valeur et les bénéfices pour lui.
Résultat, les intérêts de chacun ne se croisent pas. C’est comme s'ils se trouvaient sur deux planètes différentes.
Bonjour les incompréhensions, quiproquos et autres tensions.
Alors qu’en adoptant une stratégie de prix intégrant la valeur — Ô magie ! — le créa et le client se rejoignent et avancent dans la même direction.
Moralité, fixer un tarif qui te permette à la fois de vivre correctement de ton activité, et à la fois récompense ta valeur, c’est pas si sorcier. Et c'est précisément ce qu'on fait dans la formation Je Kiffe Mes Tarifs !
Il suffit de suivre trois étapes.
En résumé, pour calculer des tarifs justes, basés sur la valeur travail, garde en tête ces trois points :
1️⃣ Considère le temps passé, pour assurer ta rentabilité (c’est essentiel).
Et pour cela, des infos fiables sont primordiales : une bonne estimation du temps, et un tarif jour bien calibré.
2️⃣ Les données concernant le temps passé n’ont pas pour but de définir le prix de vente, mais seulement de garantir la rentabilité de la mission, en s’assurant de ne pas vendre en dessous du seuil de rentabilité. Prends en compte le temps passé, mais ne te limite pas à ça !
3️⃣ Et surtout, intègre la valeur du travail dans l’équation. C’est bien là ce qui fait toute la différence. Car cette valeur s’appuie sur tes compétences et la difficulté du travail, mais aussi sur le contexte de la demande du client (urgence, importance et niveau de priorité pour le client, ainsi que son référentiel conscient ou inconscient … bref tout ce qui va impacter SA perception de la valeur).
Rappelle-toi que si une prestation est coûteuse — en temps par exemple, puisque c’est souvent le facteur principal dans ton métier — mais que le client juge cette prestation sans importance, alors il ne sera pas prêt à débourser le montant nécessaire à ta rentabilité.
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💡 Tu connais un créa freelance (graphiste, webdesigner, DA, photographe, illustrateur…) qui ne pratique pas des prix à la hauteur de la valeur de son travail ? Partage-lui cet article : c'est peut-être le déclic nécessaire pour qu'il repense sa stratégie de prix… en intégrant la valeur !
Une chose est sûre, il est indispensable pour un indépendant de rester curieux et ouvert à la nouveauté. Ça tombe bien, l'entrepreneuriat nous pousse sans cesse à développer nos compétences ! Car c’est comme ça que l’on s’offre le plus de chance de rester dans la place. Mais pas que. C’est aussi pour :
En bref : “Construis tes lauriers, mais ne te repose jamais dessus”
Voici un tour d’horizon des différentes solutions qui s’offrent à toi :
Quand il s’agit de monter en compétences (surtout les pros), la reine, c’est la formation. Alors on pense tout de suite à s’en offrir une. Pourtant, même si c’est une excellente solution, elle comporte tout de même un triple piège !
Ça peut t’arriver. Ça nous arrive à tous d’ailleurs ! Et au final voici le résultat => au mieux cette formation aura été inutile, au pire elle aura été dangereuse.
Oui dangereuse, délétère, je ne mâche pas mes mots, car pour l’anecdote j’ai eu parmi mes clients des personnes qui sortaient d’une formation — auprès d’un organisme dont je tairais le nom, mais qui a pignon sur rue auprès des indépendants — et pour qui les conseils de cette formation ont mis leur activité en péril. (Rassure-toi, on a cravaché ensuite ensemble et on a pu rattraper le coup, tout va bien aujourd’hui, mais c’était moins une !)
Cette fâcheuse situation peut arriver quand la formation n’est pas adaptée.
Bien sûr, "on" te dit le contraire, pour te la vendre, mais les conseils dedans s’appliquent à une majorité dont tu ne fais pas partie. L’organisme de formation n’en a pas nécessairement conscience. Parfois, il pense réellement que ses conseils sont valables pour tout le monde !
J’insiste sur ce point, car les créas ne sont pas des freelances comme les autres — je vais d’ailleurs écrire un article prochainement à ce sujet, parce que c’est important de comprendre pourquoi ce qui fonctionne pour d’autres indépendants ne peut pas toujours s’appliquer dans le secteur des créas du design graphique.
Le risque est plus faible quand il s’agit d’une formation purement technique (formation logiciel, par exemple). Dans ce cas, il faut surtout t’assurer qu’elle sera adaptée à ton niveau et à tes besoins d’utilisation.
Mais quand il s’agit d’une formation plus stratégique, visant par exemple le développement de ton activité, alors là : attention aux formations qui s’adressent à TOUS les indépendants !!! Vérifie aussi bien que la personne qui va t’accompagner dans cette formation (s’il y a du coaching de prévu, par exemple) connaisse parfaitement les spécificités relatives à ton secteur d’activité et à ta situation.
Voilà déjà comment éviter le premier piège, hop, ni vu ni connu, c’est esquivé !
Celui-ci est valable quelle que soit la formation, car comme le disait Albert Einstein (sacré tonton Albert ! Décidément, il a dit un tas de trucs bien !) : “La connaissance s'acquiert par l'expérience, tout le reste n'est que de l'information.”
Désolée de te décevoir, mais ce n’est pas de s’inscrire à la formation qui va t’aider (même si c’est le premier pas décisif), ni de la suivre. Mais c’est bien la mise en pratique de tes apprentissages qui va faire la différence.
Alors, ça ne sert à rien de t’inscrire à une formation si tu ne comptes pas la mettre en pratique. Ça ne ferait que surcharger ton cerveau d’infos inutiles (la fameuse “connaissance inutile”, selon le terme de Jean-François Revel) et au final t’empêcher d’avancer par surcharge pondérale de connaissances (c’est moins sexy, mais ce terme est de moi, ahaha !)
Psst : c’est pour ça que je mets autant d’énergie sur cet aspect dans mes programmes et formations. Je conçois les choses de sorte que la mise en pratique se fasse au fur et à mesure, car je sais que sans ça, les apprentissages tombent aux oubliettes et on n’applique jamais !
Tu as déjà entendu parler de la théorie du dernier kilomètre ?
On dit que souvent que le premier pas est crucial pour passer à l’action. Et c’est tout à fait vrai. Mais le dernier pas est tout aussi décisif, et parfois bien plus difficile.
Car c’est grâce à lui qu’aboutit réellement un projet, une idée… — ou une formation, tiens !
Alors que le premier pas bénéficie de l’élan, de l’envie, ou d’un déclic, le dernier pas quant à lui conditionne la réussite ou l’échec. Sacré défi ! Il demande donc un effort encore plus important, et notamment de persévérer malgré les difficultés.
Si tu fais déjà partie du groupe Graphiste et indépendant : le Groooouuuupe ! je te renvoie pour cet aspect à un post que j’avais publié en avril pour parler de “La théorie du dernier kilomètre”
Si tu ne fais pas encore partie du groupe, tu peux nous rejoindre ici. 100% entraide, conseils et bonne humeur garantie !
Mais figure-toi qu’il y a aussi bien d’autres alternatives qui te permettent de monter en compétences… auxquelles on ne pense pas forcément. En voici quelques-unes :
S’autoformer en fouillant sur le web à droite à gauche, on l’a tous fait ! Pesons le pour et le contre de cette méthode :
Ses avantages :
Ses inconvénients :
Autre solution : miser sur la transmission, en posant des questions dans les groupes d’entraide
Le partage d'expériences, d'astuces, et même de ressentis… entre pairs est un moyen puissant pour progresser dans tes compétences comme dans ton développement d'activité.
C'est pour cette raison que j'ai réuni une communauté puissante et bienveillante (caractéristique suffisamment rare dans les groupes de designers pour qu’elle mérite d’être soulignée ^^) => Graphiste et indépendant : le Groooouuuupe !
Ce n'est certes pas la seule communauté de designers, mais ses membres semblent dire que c'est la meilleure (!)
Dans tous les cas, le principal est de trouver un groupe dans lequel tu te sens bien, suffisamment à l'aise pour participer, plutôt que de multiplier ta présence dans tous les groupes que tu croises et ne réellement profiter d'aucun ^^
Les avantages :
Les inconvénients :
Si tu as le goût du risque, tu peux aussi choisir de prendre des projets challengeants qui sortent un peu de ton champ de compétences.
C’est l’aspect le plus touchy, mais il faut reconnaître que c’est très formateur, alors je le mentionne quand même.
Quand on choisit d’aller sur ce terrain, il faut juste veiller à prendre quelques précautions. En voici 2 :
Tout est question d’honnêteté et de conscience professionnelle.
On peut par exemple appliquer une réduction compensatrice, sachant qu’on va tâtonner et que le client pourrait en être pénalisé. D’où l’importance d’être transparent, et de trouver un deal qui convient à tout le monde
Et si tu faisais du troc de compétences avec un collègue ?
Être formateur, ça ne s’improvise pas. Tout le monde n’a pas la patience ni la pédagogie pour transférer son savoir. MAIS le troc de connaissance avec un ami ou collègue reste un moment agréable et qui permet d’étendre son champ de compétences.
Pour ça, il te suffit de trouver dans ton entourage une personne avec qui les besoins de compétences matchent.
Par exemple : tu as des compétences en photo et ton ami en motion design. Il se trouve que justement, tu souhaites acquérir quelques bases en animation et que ton ami cherche à approfondir sa maîtrise de la photo. Merveilleux, non ?
Faire pour soi ou pour un ami, pour une asso bénévolement (offrir une compétence en apprentissage)…
Pourquoi pas ? S'entraîner bénévolement sur des cas réels peut être une bonne opportunité de progresser sans pression.
En plus, ça ajoute une vraie référence au portfolio et ça permet d’aider quelqu’un qu’on apprécie ou une cause qui nous est chère.
Mais attention à ne pas tomber dans le gratuisme.
Je m’explique : C'est ok de travailler gratuitement quand c'est ton choix et que c'est toi qui est à l'initiative de ce deal.
Mais si on te demande du gratuit, c'est non, parce que l'échange de valeur est rarement équilibré et souvent à ton désavantage (à bannir donc !!!!)
Pour t’en prémunir, je te renvoie à ce post que j’ai publié en 2020 dans mon groupe : “Donner / Recevoir => L’échange de valeur”, il date mais son contenu est toujours d’actualité.
Tu veux consulter ce post mais tu ne fais pas encore partie du groupe Facebook Graphiste et indépendant : le Groooouuuupe !… Demande à nous rejoindre, ici !
Il y a sûrement plein d’autres alternatives possibles, mais j’avais envie de te parler de celles-ci. Les as-tu déjà testées ?
👇 Ton retour d'expérience est le bienvenu dans les commentaires ! 👇
Je crois sincèrement que les idées les plus créatives sont souvent collaboratives : l’un·e va avoir une graine d’idée, l’autre va la faire germer quand d’autres la planteront, l’arroseront et lui offriront un environnement propice à son bon développement…
✅ Cet article est donc… participatif !
Tu y trouveras plusieurs témoignages de créas freelances — plusieurs d’entre eux sont mes clients et tous sont membres de mon groupe facebook d’entraide entre créa freelances.
Si je t’en parle, c’est que ces valeurs de partage et de soutien bienveillant sont justement le moteur de cette communauté facebook. Si ça te tente, tu es le·a bienvenu·e !
❎ En revanche, cet article n’est pas… exhaustif.
En matière de créativité, il n'y a pas de limite ; à chacun de trouver les astuces qui lui conviennent. Toujours dans cet esprit collaboratif, je t’invite à enrichir cet article en partageant en commentaires ce qui fonctionne pour toi 🙂
Un grand merci à tous !
Ça peut paraître paradoxal, mais : pour bien faire, mieux vaut parfois lâcher l’affaire… et c’est notamment vrai quand on cherche coûte que coûte de nouvelles idées pour un projet !
Lâcher l’affaire permet surtout de lâcher… la pression.
Et c’est la règle numéro 1 pour laisser venir les idées !
La pression, ça a du bon — je sais que certains préfèrent travailler dans l’urgence —, l’adrénaline est un puissant carburant et l’urgence a ce merveilleux pouvoir de faire taire le perfectionnisme : quand on est pressé, on ne peut plus se permettre de tergiverser pendant des heures. Le mode #ActionRéaction prend le relai !
Cependant, quand il s’agit de trouver des idées, la pression, et plus généralement le stress, sont tes pires ennemis. Physiologiquement parlant, le stress n’est pas copain-copain avec la créativité.
*****
Concrètement, et pour faire simple : le cerveau est composé de plusieurs zones ayant chacune des fonctions précises.
Au ”centre” du cerveau, on trouve les fonctions émotionnelles et instinctives. Le cerveau reptilien (tronc cérébral et cervelet) contrôle les fonctions automatiques vitales et motrices, comme la respiration, le mouvement et la digestion par exemple. Le cerveau reptilien gère aussi la réaction en cas de stress : l’attaque, l’immobilisation, la fuite, en coordination avec la partie lymbique du cerveau, qui est le siège des émotions.
Les fonctions intellectuelles et créatives se trouvent, elles, “plus en surface”, dans le cortex cérébral. C’est lui qui intervient lors des processus mentaux complexes (hémisphère gauche pour ce qui touche au raisonnement logique et hémisphère droit pour ce qui touche à l’imagination et à la créativité).
En situation de stress, le cerveau passe en mode “survie”. Et pour ça, il “déconnecte”, en quelque sorte, les fonctions intellectuelles et créatives. Le cerveau reptilien prend le contrôle, seul aux commandes : attaque, immobilisation, fuite.
*****
Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’en cas de pic de stress, on est physiologiquement incapable de raisonner et de créer car l’accès aux fonctions intellectuelles et créatives du cortex cérébral est “désactivé”. (La faute à nos ancêtres préhistoriques : quand un ours attaquait, ce n’était pas le moment de penser au kama sutra ni aux dessins à faire pour redécorer la grotte !)
Tu vois maintenant pourquoi, pour avoir accès à toute ta créativité, tu dois absolument lâcher la pression !
OK d’accord, mais quand t’es hyper stressé·e parce que tu dois présenter un projet créatif et que ta créativité s’est fait la malle… “lâcher l’affaire”, c’est bien gentil ! #PlusFacileÀDireQuÀFaire
Eh bien figure-toi que ce n’est pas si compliqué en fait… il faut surtout se l’autoriser.
"Ce n'est pas prêt ? Bah ce n'est pas prêt !"
J’essaie de ne pas me mettre la pression : Ce n'est pas prêt ? Bah ce n'est pas prêt !
À quoi bon forcer, ça se verra et le résultat ne sera pas quali. Donc je passe à autre chose si c'est faisable, sinon : sortir, en parler avec d'autres ça aide aussi.
—
Raphaëlle Roux, graphiste-monteuse-illustratrice-webdesigneuse
sweetberry.fr
—
"L’éclair de génie vient souvent quand « j’abandonne » !"
L’éclair de génie vient souvent quand « j’abandonne » : que j’arrête de m’accrocher à mes idées, de forcer, d’essayer à tout prix. Lâcher prise sur le truc, mobiliser son cerveau et ses émotions sur totalement autre chose, me permet d’y revenir plus tard avec un regard complètement différent. Bref, quand je suis face au mur, je fais complètement autre chose : courir, me promener, ou prendre une douche — c'est pas très écolo, mais t'imagines pas le nombre de bonnes idées qui me viennent en restant sous la douche !!!
—
Linda Laffourcade, graphiste-ergonome
www.lila-disseny.com
—
"Coûte que coûte, ça part aujourd’hui !"
Je vais me promener, j’ouvre un bouquin… Et au final, quand j’ai bien aéré mes neurones, je m’y colle en disant « coûte que coûte, ça part aujourd’hui ».
—
Béatrice Baulard, graphiste-rêveuse professionnelle
brindazar.fr
—
"Je fais totalement autre chose !"
Dans ces cas-là, où je tourne en rond, où je me mets une telle pression que je suis paralysée devant mon ordi ou mon carnet, je me dis que je dois me changer les idées. Je fais donc totalement autre chose ! Par exemple, m'occuper de mon chez-moi, sortir prendre l'air, faire du sport.
—
Céline Mareschal, Directrice artistique enthousiaste
celinemareschal.com
—
C’est culturel : les “pauses” sont mal vues dans nos sociétés occidentales, et pourtant c’est fou comme elles sont efficaces !
D’ailleurs, il y a un autre super moyen, encore plus radical, pour lâcher la pression…
Alors, oui, je reconnais que quand t’as une deadline à respecter pour pondre un projet pour lequel tu n’as pas encore trouvé la moindre substance créative… dormir n’est pas la première idée qui te vient — et ce, même si tu tombes de fatigue !
Pourtant, c’est une excellente solution particulièrement indiquée dans ces cas-là !
"Je m’endors en réfléchissant au problème"
Perso lorsque ça m’arrive, je tente de chasser l’objectif, de l’enlever de ma tête pour au moins une bonne journée. En gros, “pause”, “reset”, puis la nuit suivante je m’endors en réfléchissant au problème. En général, je suis débloquée le matin suivant 😉
—
Tilia Patois, Directrice artistique
identitybytilia.artibulles.com
—
Pour faire simple, voici ce qu’il se passe quand tu dors :
“Le taux de cortisol — l’hormone du stress — diminue. La fréquence cardiaque et la pression artérielle baissent.” (source : Ça m’intéresse)
“Lorsque nous dormons, notre cerveau conserve une activité électrique soutenue, mais différente. Le paroxysme est atteint en sommeil profond, avec des ondes très amples et lentes. Il s’agit des ondes Delta. L’amplitude de ces ondes Delta indique que les neurones sont très fortement synchronisés pendant le sommeil profond.” (source : Dreem)
“Sous nos paupières closes, nos yeux bougent en tous sens, alors que le reste de notre corps est inerte, comme paralysé. A contrario, le rythme respiratoire et le pouls augmentent. Un électro-encéphalogramme révélerait d’ailleurs que notre activité cérébrale est à son comble. Aussi intensément, voire plus, que pendant l’éveil. Et pourtant… Nous dormons ! […] Certaines études montrent aussi que c’est lui [le sommeil paradoxal, NDLR] qui stimule la créativité.” (source : Ça m’intéresse)
Et c’est ainsi que tu te réveilles avec la solution à ton problème et une idée de génie pour ton projet !
Sans compter que, tout simplement, il arrive que ton cerveau soit juste “trop fatigué” pour réfléchir et on sait bien que trouver des idées est énergivore… alors hop, c’est le bon moment pour recharger les batteries et permettre ainsi à ton cerveau d’avoir les ressources nécessaires pour faire naître de belles idées !
Si tu as la chance d'être une femme (!), cyclique de surcroît (c'est à dire non ménopausée et sans contraception hormonale), tu as gagné le gros lot ! Ton cycle est un véritable atout pour ta créativité grâce aux merveilleuses hormones qui travaillent pour toi. Tu disposes, grâce à elles, de quatre phases, dont deux particulièrement propices à la créativité… n’est-ce pas formidable !
Alors quand tu es en panne créative sèche, il se peut juste que tu ne sois pas dans la bonne phase… #Déculpabilisation
La bonne nouvelle, c’est que les phases s’alternent, et que celle qui suivra sera favorable à ta créativité.
Une fois que tu as bien compris le fonctionnement de ton cycle, que tu sais repérer les différentes phases et que tu as compris les avantages de chacune d’elles, tu peux facilement optimiser ton planning pour réserver tes sessions créatives aux phases les plus adaptées… et garder l’administratif et les RDV clients pour les autres phases, qui seront d‘ailleurs bien plus appropriées.
Gaëlle Baldassari est experte sur le sujet. Elle est venue nous expliquer en live le lien entre cycle et créativité puis elle a répondu aux questions des créa freelances de mon groupe facebook. Elle explique tout ça bien mieux que moi !
Pour apprivoiser ton cycle et ainsi profiter des atouts qu’il t’offre, je te recommande chaudement le programme Kiffe ton cycle de Gaëlle Baldassari ou son livre du même nom paru aux éditions Larousse. Tu y apprendras à repérer les différentes phases de ton cycle et à en profiter au mieux… Il deviendra vite ton meilleur allié aussi bien dans ta vie perso que dans ta vie pro !
"Quand j'ai 10 000 idées à la minute, je sais que je rentre dans cette phase de mon cycle"
Depuis que je sais qu'il existe une période de mon cycle où je suis plus créative, je suis beaucoup plus dans l'observation de ce qui se passe en moi. Du coup, quand je commence à avoir 10 000 idées à la minute sur n'importe quel sujet (et pas seulement pour les logos de mes clients), alors je sais que je rentre dans cette phase de mon cycle et je note toutes mes idées dans ma todoliste ou dans mes tableaux Trello. Et quand je me sens inspirée pour concrétiser une de mes idées plus tard, tout est déjà là.
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Laurence Hubert, Graphiste
laurence-hubert.com
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De la gym créative ?!
Oui : brainstormer, favoriser l’association d’idées, et surtout ne pas te censurer !
Utiliser tes 5 sens rend d’ailleurs l’exercice encore plus puissant !
Oublie donc l’ordi, sors tes plus beaux feutres et de grandes pages blanches et mets-toi en mouvement !
Réfléchis à haute voix, déplace-toi, tourne autour de ton support…
Dessine de petits pictos pour imager tes idées, écris en différentes couleurs pour relier tes idées…
J’aime les cartes mentales pour ça ! Elles aident à investir l’espace autrement que les habituelles listes : tu pars du centre avec le thème et tu déroules ta réflexion dans le sens des aiguilles d’une montre, en ajoutant autant de “branches” que nécessaire, en multipliant les couleurs et les pictos, et en poursuivant finalement le fil de tes idées.
La carte mentale encourage l’association d’idées et la réflexion en arborescence. Nos idées sont interconnectées, c’est comme ça que fonctionne notre cerveau (une idée en entraine une autre), la carte mentale te permet donc de poursuivre ce mécanisme hors de ta tête !
Pour aller plus loin si le sujet des cartes mentales t’intéresse, regarde cette vidéo de Magali du blog merrygraph.com !
"Je laisse partir dans tous les sens en mode Brainstorming"
Quand je bloque parce que j’ai trop d’idées qui n’ont pas de sens, alors je laisse partir dans tous les sens, et je fais le tri après (mode brainstorming, quoi !). Laisser couler, laisser exploser, sans aucun jugement sans aucune bride sans aucune contrainte. Et après quand j’ai bien « vidé » tout ce qui venait, je reprends calmement et je classe, je trie, j’organise.
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Linda Laffourcade, graphiste-ergonome
www.lila-disseny.com
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Mais attention !
La critique est complètement anticréative !!
C’est pour ça que, lors de tes sessions de gym créatives, tu dois t’obliger à accueillir chaque idée sans jugement, ni en bien ni en mal. Laisse couler tes idées : l’erreur serait justement de trop t’attacher à tes premières idées ou au contraire de les rejeter trop tôt. Laisse-toi plutôt le temps d’y revenir plus tard.
D’autant que même les pires idées servent toujours à quelque chose : ne serait-ce que de tremplin pour en trouver d’autres. Considère cette explosion d’idées en vrac comme une véritable “matière” intellectuelle, un terreau pour trouver plein d’idées toutes plus créatives les unes que les autres !
Les idées les plus simples sont parfois les meilleures !
Sauf que ton cerveau, lui, est programmé pour chercher la complexité… en réponse aussi aux aprioris et croyances limitantes tels que :
Et que toi, la société t’a appris que complexité vaut plus que simplicité :
La simplicité, c’est facile.
Et ce qui est facile est à la portée de tous.
Et ce qui est à la portée de tous est bon marché.
Voilà, c’est ce cheminement qui opère en tâche de fond.
Du coup, “faire plus” et “chercher compliqué” c’est un réflexe courant pour justifier sa légitimité (et ses prix !). Un grand classique !
Et ça fait partie des stratégies habituelles en réponse au syndrome de l’imposteur… Ouch ! Ça pique !! (…j’ai dit un truc qu’il ne fallait pas ?!)
On appelle ça le surinvestissement.
Mais tu vois, le problème, c’est qu’à trop vouloir faire “compliqué”, on bloque le processus créatif.
Toujours cette histoire de pression !!! En cherchant l’idée du siècle, tu mets la barre très très très haute… Résultat : tu retombes directe dans le cas du stress paralysant (cf. point n°1)
Alors je te propose une bien meilleure stratégie : autorise-toi à avoir des idées toutes simples ! Libre à toi ensuite de les approfondir et de les enrichir (sans faire de la surenchère pour autant, hein !)
Tu sauras que c’est gagné le jour où tu te sentiras suffisamment légitime pour assumer pleinement une idée vraiment simple, même si elle t’est venue en 2 secondes sur un coin de table.
Ce jour-là, tu seras grand·e et tu assumeras pleinement ton talent… mais en attendant, commence déjà par te l’autoriser !
"Mes premières idées spontanées sont souvent celles qui sont choisies"
J'avais tendance à croire qu'il faut en baver pour arriver à faire un bon logo, j'entendais cette petite voix qui disait "peut mieux faire". Mais j'ai pris conscience que l'expert c'est moi et que mon travail sera réussi quoi qu'il arrive.
J'ai appris à présenter ma / mes propositions de logo beaucoup plus tôt dans mon processus créatif pour inclure mes clients dans la réflexion. Résultat, beaucoup sont déjà satisfaits de ma proposition à ce stade (preuve que je n'avais pas besoin d'en faire trop), et ça me permet d'être beaucoup plus efficace dans la phase d'approfondissement s'il y en a une. Et le mieux dans tout ça, c'est que mes premières idées spontanées sont souvent celles qui sont choisies.
Viser la simplicité ne s'applique pas seulement à une proposition de logo, ça s'applique aussi au processus créatif.
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Laurence Hubert, Graphiste
laurence-hubert.com
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Contrairement aux idées reçues, la contrainte peut être déclencheuse d’idées… on appelle ça la contrainte libératoire ou la contrainte volontaire.
Ça te semble peut-être contre-productif : le rêve de tout créa n’est-il pas justement d’avoir carte blanche ?!… Ce Saint-Graal qui porte en lui la confiance absolue de ton client et la promesse d’une merveilleuse liberté créative !
Et pourtant, en s’insérant dans le processus créatif, la contrainte devient un moteur et un stimulant de dingue !
« Parce que la forme est contraignante, l’idée jaillit plus intense ! »
— Charles Baudelaire —
Quand on parle de contraintes au service de la créativité, l’exemple qui me vient toujours en tête, c’est le livre de Georges Perec, La Disparition, pour lequel il s’est mis comme contrainte créative d’écrire son roman (plus de 300 pages, quand même !!) sans utiliser la lettre la plus courante de notre langue. Sur les plus de 360 000 lettres qui composent le livre, pas un seul E !! 😱
Ça parait complètement fou, voire impossible… et pourtant !
C’est là qu’on voit que la contrainte est un facteur très efficace pour déclencher le processus de création.
Tu peux donc en faire tout autant en essayant d’aborder tes projets avec des contraintes choisies : sous tel ou tel angle, avec tel ou tel regard… et profiter des contraintes de tes clients (budget, délai…) pour favoriser ta créativité ! #GratitudeInfiniePourLesCahiersDesCharges
"En m’imposant une contrainte, je m’oblige à l’envisager différemment"
Quand j’ai une idée, j’ai tendance à focaliser, pour finir par tourner en rond sur le même truc qui ne marche pas, encore et encore. Alors je change de perspective en prenant le sujet par un autre bout : en m’imposant une contrainte, je m’oblige à l’envisager différemment.
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Linda Laffourcade, graphiste-ergonome
www.lila-disseny.com
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En graphisme, ça peut se traduire par l’utilisation d’une grille ou d’un système modulaire : à la fois guides pour l’équilibre et l’harmonie de la création, ces éléments structurels sont aussi des “contraintes” structurelles qui favorisent la créativité.
Un autre exemple pourrait être de se limiter à un nombre de couleurs réduit ou de choisir un format atypique.
Ou encore d’utiliser d’une technique artistique particulière : le découpage-collage, la linogravure, le photomontage…
Libre à toi d’être créatif dans le choix de tes contraintes ! ^^
Le top du top étant bien sûr quand la contrainte choisie vient renforcer le sens du message véhiculé 🙂
Voyager, c’est s’ouvrir à l’inconnu.
Et l’ouverture vers l’inconnu fait justement partie intégrante du mécanisme créatif.
En te sortant du cadre classique de ta pensée et de ses chemins tout tracés qui te maintiennent dans le réel et le rationnel — et finalement, brident ton imaginaire —, le voyage développe ta créativité.
« Voyager est un exercice aux conséquences fatales pour les préjugés, l’intolérance et l’étroitesse de l’esprit. »
— Mark Twain —
Les grands voyages à l’autre bout du monde te permettent de faire le plein de nouveautés : nouvelles sensations, nouvelles cultures, nouvelles couleurs… qui t’aideront ensuite à avoir de… nouvelles idées ! #LaBoucleEstBouclée
Mais à défaut de partir explorer de lointains horizons, ta créativité peut se nourrir de tout dépaysement, même le chalet de tata Simone en Haute-Savoie peut faire l’affaire !
Bien sûr, c’est encore plus efficace quand tu débarques dans un endroit complètement inconnu, au milieu d’une culture complètement différente de la tienne, à entendre une langue dont tu ne comprends pas le moindre mot… Mais ce qui compte avant tout pour booster ta créativité, c’est de changer de décor et de quotidien.
Un seul mot d’ordre : t’imprégner !
"Juste observer et ressentir"
Ce qui marche particulièrement pour moi : sortir prendre l’air !
Pour moi, la nature “créative” => arbres et ruisseaux. L’énergie des arbres, mais aussi leur forme et leur mouvement — il y a plein de détails différents et du mouvement. Pareil pour le ruisseau : le bruit permet la déconnexion et la relaxation, et l’eau est toujours en mouvement donc toujours différente. Le bord de mer, c’est très bien aussi pour les mêmes raisons : l’effet relaxant + l’aspect créatif, comme le sable que je peux manipuler et voir des formes, etc.
Je pense que l’idée c’est de déconnecter mon cerveau du sujet + calmer les esprits en prenant l’air (en centre-ville, pour moi, ça ne marche pas trop) + me laisser inspirer par des choses naturelles, mais sans focaliser sur ce que je cherche : juste observer et ressentir.
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Linda Laffourcade, graphiste-ergonome
www.lila-disseny.com
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Tu peux aussi voyager depuis ton bureau : internet est une merveilleuse porte ouverte sur le monde !
Parcourir la toile et laisser vadrouiller ton esprit en piochant des idées à droite à gauche, c’est aussi une forme de voyage qui nourrit ta créativité.
"Je vais à la Fnac au rayon voyage, photo, graphisme"
Je vais à la Fnac au rayon voyage, photo, graphisme, ou dans une super librairie spécialisée en graphisme vers les quais de Jemmapes à Paris. Et lorsque c’est le GROS rush et que je n’en ai pas les moyens d’un point de vue délai, je vais sur Pinterest et sur Insta. Je sors tous mes bouquins sur le graphisme que j’ai de dispo à la maison, ou quelques magazines.
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Agathe Di Rosa, graphic designer
www.missclafoutis.fr
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"Parfois une image vient débloquer la situation"
Avoir cette panne sèche d'inspiration est un peu la pire chose quand on est créative, LE truc qu'on redoute le plus… Ce que je peux faire dans ce cas, c'est faire de la veille créative et parfois une image vue m'amène dans une réflexion qui vient débloquer la situation !
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Céline Mareschal, Directrice artistique enthousiaste
celinemareschal.com
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Parler, c’est extérioriser.
Tant que ta réflexion reste intériorisée, elle se prive de toute la créativité qui naît de l’extériorisation. Le but n’est pas d’attendre des autres qu’ils trouvent les idées à ta place, non, non ! Mais le fait est que, verbaliser — à l’oral, mais ça fonctionne aussi à l’écrit d’ailleurs ! — oblige ton cerveau à rendre ta pensée intelligible pour autrui, et finalement pour toi-même aussi.
Ton cerveau crée ainsi de nouvelles connexions qui amènent de nouvelles idées.
Je ne sais pas si tu l’as déjà constaté, mais parfois le fait d’exprimer tout haut la problématique fait immédiatement apparaître des solutions qui restaient invisibles tant que tu restais dans une réflexion intérieure.
"Je trouve des nouveaux mots qui me donnent des idées"
En parlant de mon projet, en l’expliquant, à des personnes différentes (y compris des personnes pas du tout graphistes ni communicantes), ça me donne des pistes. Parce que de l’expliquer je trouve des nouveaux mots qui me donnent des idées, et parce que les questions, réactions et idées des gens me font voir d’autres angles.
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Linda Laffourcade, graphiste-ergonome
www.lila-disseny.com
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Rêvasser est une agréable manière de faciliter la phase d’incubation créative. Les neuroscientifiques présupposent que, pendant cette phase, le cerveau réalise inconsciemment des associations d’idées et les trie.
« Rêvasser donne accès à un réservoir d’images et d’idées que l’on peut difficilement atteindre lorsqu’on est en état d’éveil »
— Michèle Freud, sophrologue et psychothérapeute —
Quand tu rêvasses, ton cerveau passe facilement et rapidement d’une idée à une autre… c’est parfait : ta créativité est au taquet !
Mais attention, passer du coq à l’âne peut aussi te faire perdre tes bonnes idées en cours de route : une nouvelle bonne idée chassant la précédente… L’idéal est donc d’avoir toujours avec toi de quoi noter, comme ça tu pourras poursuivre tes rêveries sans craindre de perdre tes idées !
Ce petit exercice ludique est idéal pour relancer ta créativité.
C’est une sorte de jeu de rôles : l’idée c’est de te glisser dans la peau de quelqu’un que tu trouves particulièrement créatif et ingénieux, et d’imaginer la réponse qu’il ferait s’il était à ta place, face à ce brief, ce projet, ce client…
Tu peux choisir un personnage fictif ou réel, Picasso ou La Reine des Neiges, Pierre di Sciullo ou l’inspecteur Gadget… ton héros te permettra d’aborder le brief sous un nouvel angle !
Tu peux par exemple te poser ce genre de questions :
Car c’est exactement ce dont tu as besoin pour susciter ta créativité : changer de point de vue !
(et emprunter au passage les compétences extraordinaires de tes héros^^)
"…expliquer le cheminement intellectuel avec des mots simples, à tes enfants"
J’essaie de changer de perspective !
Soit "physiquement" : je me souviens, quand j'étais salariée, j'aimais bien me percher assise sur les armoires de rangement (pas des armoires de 2m hein, mais genre 1m de haut) pour brainstormer et trouver des nouvelles idées c'était top …faut que je trouve une armoire chez moi !!!
Soit "mentalement", en me disant : “et si tu reprenais de 0 ? Genre tu dois expliquer le cheminement intellectuel que tu fais, avec des mots simples, à tes enfants…” pareil ça va me faire voir le truc d'un autre point de vue, et libérer ma créativité !
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Linda Laffourcade, graphiste-ergonome
www.lila-disseny.com
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" Sortir de la fameuse boite et trouver un autre angle"
Je me demande "comment le voir différemment ?” Sortir de la fameuse boite et trouver un autre angle. Parfois, ça ne marche pas, mais au moins, je n'ai pas pensé à ma page blanche !
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Raphaëlle Roux, graphiste-monteuse-illustratrice-webdesigneuse
sweetberry.fr
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Sois créatif dans le choix de ta solution pour cultiver ta créativité, justement ! Après tout, tant que tu trouves ce qui te convient, à toi, c’est l’essentiel !
" J'étale les flyers au sol pour trouver des idées"
Dès que je vais dans des lieux culturels (musées, cafés, concerts, salles d’expositions) je prends des flyers, brochures et magazines qui m’inspirent et les garde précieusement dans des boîtes. Mon bureau est rempli de ces boîtes. Lorsque l’inspiration n’est pas au RDV je les ouvre et étale les flyers au sol pour trouver des idées.
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Julie Lostanlen, Lost Graphic Design
julie-graphiste.com
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Partage-nous en commentaires ci-dessous tes astuces les plus farfelues (et efficaces !) pour booster ta créativité et faire la peau à la page blanche !
L'espace de veille collaborative des membres de ma communauté
D'autres articles de Designers Graphiques sur le sujet :
Celui de Julie Lostanlen : Comment développer sa créativité graphique : 5 astuces
Tu as parfois du mal à assumer tes tarifs ? Viens avec moi, on va entrer dans la tête de Paul pendant qu'il fait un devis !
Paul ? Oui, Paul.
Paul, c’est personne (mouahaha : Paul Personne… le guitariste ! #LaisseTomber)
Paul c’est personne en particulier, Paul c’est tout le monde à la fois.
Paul c’est un créa freelance parmi tant d’autres, graphiste, webdesigner, illustrateur… Paul c’est peut-être toi.
Paul est en train de faire son devis. Oulaaa, il est concentré, ça rigole pas !
Il calcule précisément tout ce dont il a besoin pour arriver au prix le plus adapté à la réalité de la mission : il estime le temps passé, il multiplie par son tarif-jour, il ajoute les droits d’auteurs. Bon sang, ça fume là-dedans !
En vrai ce n’est pas aussi rapide, hein, parce qu’il faut bien penser à tout pour estimer le temps… Et ça, ce n’est pas toujours évident, surtout si la mission sort un peu de l’ordinaire !
Quoi qu’il en soit, Paul arrive à un tarif. Juste. Calculé. Logique… On pourrait même dire “incontestable” !
Sauf que. Quand il regarde le total, Paul ne peut s’empêcher de penser : “ah ouais, quand même ! Ça fait cher !”
Puis : “J’espère que ça va passer mais à mon avis c’est trop cher pour mon client”...
Alors tu t’en doutes, Paul ne va pas en rester là : il va ratiboiser un peu, baisser par-ci par-là, essayer de grignoter à droite à gauche… Bref Paul fait sa sauce pour arriver à un montant plus “acceptable” pour son client. C'est aussi ce que tu fais parfois ?
Je te passe la phase où Paul regarde ensuite ce nouveau tarif, et qu’il sent la frustration monter : il le sait bien au fond de lui que son travail vaut plus ! Mais bon, lui ce qu’il veut, c’est que le client signe, et déjà là quand même “ça fait cher”.
STOP ! Arrêtons le massacre !
Erreur n°1 : Paul a baissé son prix, alors que ce prix n’était pas sorti de nulle part. Ce prix correspondait à la réalité du travail nécessaire. Et beaucoup de créa freelances te le diront : en général, on a plutôt tendance à sous-estimer le temps passé que l’inverse ! Donc si déjà on le baisse à la base… mauvais départ !
Erreur n°2 : Paul a fait des suppositions ! Et mes clients le savent bien car je leur répète sans cesse : PAS DE SUPPOSITIONS !!! C’est casse-gueule ! Quand on fait des suppositions, on croit savoir, on pense à la place de l’autre… Et en fait, on n’en sait rien ! Les actions qui en découlent – comme baisser son prix avant même de savoir ce qu’en pense le client –, ces actions donc, ont 1 chance sur 2 d’être mauvaises. C’est ballot quand même !
Erreur n°3 : Paul a fait du zèle d’empathie. Il s’est tellement bien mis à la place de son client, qu’il en a oublié l’essentiel : il n’est pas son client. Tout comme tu n’es pas ton client.
Peut-être que pour Paul ce devis aurait été trop cher. Parce qu’il n’a pas les moyens de payer une telle somme. Parce qu’il n’a pas le même besoin que son client. Ou les mêmes enjeux, etc. Mais ça ne veut pas dire qu’il en sera de même pour son client.
Encore aujourd’hui, je lisais un message d’une de mes clientes. Elle était toute étonnée que son client ait accepté son devis. D'autant qu'il n’a pas choisi sa formule la moins chère. Et surtout : il n’a pas non plus essayé de faire baisser le prix ! Pourtant, juste avant d’envoyer le devis, elle était sûre que son client le trouverait trop cher !
Revenons à Paul, car il a surtout oublié quelque chose d’essentiel :
Une vente est un échange de valeur, et c’est pour ça qu’il n’y a pas de “trop cher” dans l’absolu. Même si c’est ainsi que les clients l’expriment, il y a en fait uniquement des “trop cher pour ce que c’est”, des “trop cher pour mon budget” et des “trop cher pour mon besoin”.
C’est-à-dire que c’est soit un problème de :
La première question consiste à confirmer le choix de la solution. Paul pourrait ainsi demander à son client : “Si on met de côté le prix, ce que je vous propose vous parait-il adapté pour résoudre votre problème ? Avez-vous confiance en la solution que je vous propose ? En avez-vous envie, aussi ?
La réponse est non ?
Inutile de passer aux questions suivantes : Ce n’est pas un problème de prix ! Paul ne pourra rien changer en le baissant ou l’augmentant.
Mais si la réponse est oui ... Go !!! Paul peut passer à la question suivante.
La deuxième question est là pour contextualiser la dépense.
La question que Paul pourrait alors poser à son client, c’est : “Ce montant (montant du devis), à combien de nouvelles ventes, de nouveaux clients, cela correspond-il dans votre activité ?
Et enfin, la troisième question sert à relier l’ensemble pour aider à la prise de décision.
Voici maintenant la question que Paul peut poser à son client : Pensez-vous qu’avec votre nouveau site, mes illustrations, ou votre nouveau logo, vous allez convaincre le nombre de clients nécessaires pour financer ma prestation. Et mieux : ne pensez-vous pas que grâce à l’association de mon travail et du vôtre, vous allez convaincre bien plus de clients que nécessaire ?
Tu sais pourquoi elles sont magiques, ces questions ?
Parce qu’elles permettent de voir l’investissement au-delà de la dépense. Et qui dit “investissement”, dit “retour sur investissement” !
Il n’y a donc plus de dépense à proprement parler, seulement une solution pour se donner “les moyens de ses ambitions” !
Et encore, là on n’a parlé uniquement de l’aspect financier ! On pourrait aussi ajouter à ça, tout ce qu’il y a d’immatériel dans ce que va gagner le client en retour : du temps (pour faire autre chose, des loisirs, des moments entre amis ou en famille, ou du temps à réinvestir dans sa société), du confort, de la sérénité (le stress en moins, etc.), parce que ça aussi ça a beaucoup de valeur, même si c’est moins mesurable.
Ces questions, tu peux aussi te les poser à toi-même pour t’aider à assumer tes tarifs (s’ils sont justes).
C’est ce que je fais aussi d’ailleurs !
Si je regarde le prix de mon programme d'accompagnement au positionnement fertile, par exemple, je pourrais me dire : “ah ouais, 1800€, quand même !”… et je peux me laisser polluer par toutes les idées qui me traversent à ce moment-là : “ça va faire cher pour eux, ils ne pourront jamais payer ce prix-là !”
Et en même temps, je sais qu’en fait ce programme vaut bien plus, ne serait-ce par tout ce qui devient possible une fois qu’on est bien positionné et qu'on s'est construit une activité fertile tout au long du programme : les clients qui viennent à soi, le stress en moins, la sérénité pour l’avenir et le plaisir de travailler sur des projets passionnants avec des clients qu’on adore !, je sais tout ça. Je sais à quel point ça révolutionne la vie de mes clients.
Idem pour ma formation "Je kiffe mes tarifs" à 900€, je pourrais me dire : "Ces créas freelances ayant justement un problème avec leurs tarifs, ils ne pourront certainement pas dépenser les 900€ qui leur permettraient de changer les choses en suivant ma formation". Même si je sais bien que l'évolution de leurs tarifs suite à cette formation peut tout changer pour eux, comme ça a été le cas par exemple pour Estelle (graphiste et illustratrice) qui suite à la formation a quasi doublé ses prix avec ses clients réguliers.
Alors la vraie question, que je me pose c’est celle-ci : “en considérant le tarif-jour moyen de mes clients, combien de journées de travail devront-ils vendre pour payer cette formation ?”. Étant donné que le tarif jour moyen des créas freelances se situe autour de 300-350€, la réponse est donc : environ 3 jours ! TROIS petits jours, bon sang, seulement trois jours pour gagner en aisance sur un sujet aussi touchy que les tarifs, pour mettre en place une stratégie tarifaire à la hauteur de la valeur de leur travail et faire de leur prix un véritable atout pour le développement de leur activité !
Et la question que je me pose ensuite : une fois qu'ils seront montés en compétence sur le sujet des tarifs, et qu'ils auront fait un bond en avant sur celui des droits d'auteur (module 6 de la formation), une fois qu'ils auront défini et mis en place de nouveaux prix parfaitement cohérents avec la valeur de leur travail, vont-ils pouvoir faire signer au moins un devis équivalent à ces 3 jours de travail ? Et mieux : ne vont-ils pas attirer à eux bien plus de clients — et surtout de meilleurs clients ! — à qui ils pourront vendre bien plus que 3 jours de travail, et cela à de nombreuses reprises ?”
Évidemment, la réponse est OUI ! C’est précisément les retours que me font les participants à la formation.
Si tu fais l’exercice, comme moi, tu n'auras pas de mal à assumer tes tarifs, car tu verras qu'en réalité ton prix n’est pas “trop cher”.
Et si au passage, tu es motivé à enfin mettre en place une vraie stratégie tarifaire à la hauteur de la valeur de ton travail, alors jette un oeil attentif à la formation Je kiffe mes tarifs ! ^^
(en plus, elle est finançable par ton OPCO… j'dis ça, j'dis rien !)
Ah, et je t'invite aussi à aller faire un tour du côté de cet autre article : "Augmenter tes tarifs or not ?… That is the question", ça devrait te plaire !
Qu’il soit graphiste, DA, webdesigner, photographe, illustrateur…, quand un créa veut se lancer en indépendant, c’est toujours le bazar quand il s’agit de choisir son statut… (reste attentif à la suite : ce que tu crois être un statut n’en est pas un en réalité ! #Magritte 😅)
N’en reste pas moins que les questionnements juridico-administratifs de démarrage reviennent très souvent dans mon groupe facebook. Et si tu en es membre, tu sais que nous avons la chance de bénéficier des conseils experts d’Eric Hainaut sur ce sujet.
Eric est LE spécialiste des activités culturelles, créatives et artistiques. Et en plus de son planning chargé d’expert-comptable auprès des freelances et de leurs clients dans les domaines du web, de la pub, de l’audiovisuel, du spectacle ou des jeux vidéo, il offre régulièrement de son temps pour répondre aux membres de mon groupe. (Merci Eric 🙏) Il nous aide à démêler les situations, qu’elles soient simples ou plus complexes, et sa position à la fois en amont et en aval de la problématique des créas indépendants est un réel atout. J’ai beaucoup de gratitude pour son implication auprès de ma communauté.
…Et… Tadaaaaaa ! J’ai la joie de t’annoncer qu’il va répondre, aujourd’hui-même, aux nooooombreuses questions juridico-administratives que tu te poses si tu es créa freelance ou sur le point de le devenir !
[À noter que l'article ci-dessous est complémentaire à la vidéo, ce n'est pas une retranscription. D'autre part, la vidéo date (par exemple, une des infos obsolètes dans la vidéo concerne l'évolution ces dernières années qui fait que la déclaration ne se fait plus auprès de la MDA mais de l'Urssaf Limousin). Alors que l'article, quant à lui, est régulièrement mis à jour.]
C’est parti !
👉 Le simulateur : https://cutt.ly/qrsHifV
👉 Fiche sur la Réforme des cotisations des artistes auteurs : https://cutt.ly/VrsHaCD
👉 Fiche sur le cumul MDA et Micro-Entreprise : https://cutt.ly/CrsHjQT
👉 Fiche sur le choix entre Micro et Réel : https://cutt.ly/JrsHct7
👉 Fiches sur le cache-cache fiscal "Activités artistiques et CFE" :
(partie 1) https://cutt.ly/3rsHnZh
(partie 2) https://cutt.ly/KrsHYS3
👉 Fiche sur les débours et remboursements de frais : Les frais à la charge du client chez le libéral : https://cutt.ly/VrsHPFb
Salut Eric ! Merci d’être avec nous pour éclairer le paysage juridico-administratif nébuleux des créas freelances.
À l’époque, il s’agissait de deux caisses distinctes qui géraient chacune une catégorie d’artistes :
Une fusion a été initiée en 2013 et se termine en 2020.
Désormais, on parle de Sécurité sociale des artistes-auteurs et tout est géré par l’Urssaf Limousin.
La MDA et l’Agessa ne sont plus que des commissions qui gèrent les problématiques liées au métier de l’artiste et au maintien de son affiliation.
Je ne suis pas dans le secret des dieux mais à partir du moment où la MDA et l’Agessa ont été dessaisies d’une grande partie de leurs fonctions, que l’on passe d’un effectif de 90 personnes à moins de 10, que l’Urssaf Limousin gère tout… et que d’un autre côté on aligne tous les régimes sociaux… on peut craindre pour l’avenir de ses organismes.
Ceci dit, le statut d’artiste-auteur existera toujours puisque c’est un statut juridique... c’est le régime social de faveur (qui est de moins en moins favorable par rapport aux autres) qui risque à terme de disparaitre... entrainant une hausse des cotisations sociales pour les aligner sur les autres. Mais on n'en est pas là.
On confond souvent statut et régime… (dans mon métier, nous sommes très rigoureux sur le vocabulaire !)
Tout à fait ! Et dans les deux cas (en excluant les commerçants et les artisans), il s’agit de statuts de professions libérales, imposés dans la catégorie des BNC (Bénéfices Non Commerciaux).
Sur le régime fiscal, nous avons :
J’espère n’avoir perdu personne, tout ceci n’est jamais très clair pour les indépendants.^^
Enfin, je suis très étonné de voir certains graphistes en ME à la Chambre des Métiers en Artisans. Ce n’est pas leur place : plus de charges sociales moins de couvertures sociales. (Pour bien comprendre, cf. l'explication de Julien Moya sur ce qui fait qu'un graphiste relève ou non de telle ou telle catégorie.)
Mais pour faire simple : soit on est en Micro-entreprise profession libérale soit en Sécurité sociale des artistes auteurs.
Ceux qui sont à la chambre des Métiers, c'est dans la plupart des cas la chambre des métiers elle-même qui leur a imposé, car c’est la guerre avec la chambre du commerce — et on n’y peut pas grand-chose même si c’est dommage.
Ceux qui font cela pour bénéficier du seuil à 188 700 € en faisant croire qu’ils vendent de la production c’est une escroquerie fiscale qui peut leur coûter cher.
La grande différence pour le créa est à la fois sociale et fiscale.
D’un côté le micro-entrepreneur payera entre 23,10% et 26,10% de cotisations sociales sur la base de son CA total alors que l’artiste relevant de la Sécurité sociale des artistes-auteurs 28%.... mais de son CA amputé de 34%, ce qui revient à un taux effectif de 18%. L’artiste est donc avantagé concernant les charges.
D’un côté le micro-entrepreneur sera couvert par l’Urssaf/Sécurité sociale des indépendants, de l’autre l’artiste par la CPAM. L’artiste bénéficie donc une meilleure couverture sociale.
Attention, la loi a fixé un nouveau taux de cotisations pour les micro-entrepreneurs (activités libérales BNC uniquement) qui est passé à un peu plus 23% au 1er juillet 2024, puis qui passera pour certains à 24,6% en 2025 et enfin à 26,1% en 2026 (cf. détail des taux au cas par cas ci-dessous).
Activités libérales BNC Avant juillet 2024 Dès juillet 2024 En 2025 En 2026 Créées avant 2018 21,2% 23,2% 23,2% 23,2% Créées depuis 2018 21,1% 23,1% 24,6% 26,1% Réglementées (CIPAV) 21,2% 23,2% 23,2% 23,2%
On constate que l'écart se creuse encore plus au niveau social entre micro-entreprises et artistes-auteurs, toujours à l'avantage des artistes-auteurs (à moins d'une hausse des cotisations sociales chez les artistes-auteurs, qui n'est pas à exclure !)
Dans les deux cas, on cotise pour avoir :
Pour les Artistes-auteurs, il y a en plus des indemnités journalières en cas d‘arrêt de travail.
Petit à petit, tous les régimes s’alignent.
Actuellement, seule la Sécurité sociale des artistes-auteurs permet de servir des indemnités journalières, mais les choses devraient changer.
Au niveau de la retraite… le sujet fait actuellement débat donc je ne pourrais répondre sur la pension versée. Ce qui est sûr c’est que dans les 2 cas, Micro-entreprise comme Artiste-auteur, il faut payer une caisse de retraite et une caisse de retraite complémentaire (Ircec ou Cipav).
Pour le chômage, le gouvernement a prévu une indemnité aux prochains créateurs, mais sous certaines conditions et probablement uniquement pour les Micro-entreprises et les professions libérales, mais, de ce que j’ai pu lire, pas pour les Artistes-auteurs.
C’est ça, être artiste est plus avantageux, mais pour être à la Sécurité sociale des artistes-auteurs, il faut être sur la liste des activités recevables*. Et il est en principe interdit d’exercer en Micro-entreprise une activité qui relève de la Sécurité sociale des artistes-auteurs…
Pour le client d’un artiste, il y avait plus de contraintes avant, du temps du précompte.
Pour faire simple, le précompte est une partie des cotisations sociales qui est prélevée à la source sur les droits d’auteurs et reversée par le diffuseur à l’Urssaf.
Depuis le 1er janvier 2019, si un artiste possède un numéro Siret, il est dispensé de précompte.
Le seul document à fournir à son client pour être dispensé est une attestation annuelle Urssaf S2062.
Seuls les artistes sans Sirene, restent soumis obligatoirement aux précomptes.
Il s’agit principalement des écrivains, des auteurs-compositeurs, des traducteurs littéraires et des scénaristes.
La plupart des activités artistiques sont obligées de prendre un numéro siret contrairement à ces quelques professions qui peuvent déclarer leurs revenus en “Traitement & Salaires” (mais cela reste moins intéressant, car l’abattement pour frais n’est que de 10% contre 34% en micro BNC)
Maintenant que le système de précompte a disparu pour les artistes, il reste seulement la contribution diffuseur de 1,1% que le client doit payer directement à l’Urssaf Limousin.
Et dans tous les cas, qu’il soit client d’un artiste ou d’un micro-entrepreneur, le client déclare à l’administration les sommes qu’il verse.
Beaucoup de choses sont communes, les obligations sur la facturation, le compte en banque, la TVA (avec toutefois un seuil spécifique aux Artistes-auteurs) et le seuil des régimes micro.
C’est la bête noire des indépendants : les seuils !
Le seuil des régimes Micro est à 77 700 €, mais avec des tolérances en regardant N-1 ou N-2
Le seuil de TVA est à 36 800€ et 39 100€. Les artistes bénéficient, eux, d’un seuil spécifique pour la TVA à 47 700€ et 58 600€.
Je conseille toujours aux indépendants d’anticiper et de suivre leur CA pour voir comment et quand basculer à la TVA ou au réel.
Déjà, la Sécurité sociale des artistes-auteurs étant plus favorable, si on est sur la liste des activités autorisées, pour moi la question ne se pose pas ! 🙂
Par contre, choisir entre Micro et Réel nécessite de faire des calculs de charges et d’assiette de cotisations et d’impôts.
Je pense qu’il faut oublier le terme de Maison des Artistes (MDA) ou Agessa et ne parler que de la Sécurité sociale des artistes-auteurs.
Agessa et MDA ne sont plus que des commissions de contrôle d’activité que l’on choisit à la création de son activité puis qui peuvent intervenir en cas d’étude de votre dossier.
La liste des activités précise est indiquée sur leur site : on y trouve notamment les photographes et les illustrateurs.
Ici je préfère m’attarder sur des faux-amis, ce sont eux qui viennent perturber et complexifier les choses :
La problématique des métiers du web pour savoir s’ils relèvent de l’Urssaf ou de la Sécurité sociale des artistes-auteurs dépend de la nature de leurs activités : s’ils font de la création originale ou de la simple programmation informatique, de l'exécution graphique ou de l’animation d’images.
Oui, c’est compliqué, car les métiers évoluent et les frontières sont parfois très minces entre des activités très proches, mais ne relevant pas du même régime social.
Certains s’accrochent à une appellation métier, car c’est plus vendeur… C’est OK avec les clients et sur les documents commerciaux, mais vis-à-vis de l’administration fiscale et sociale mieux vaut oublier, cela met la pagaille !
En ce moment je vois pas mal de post de “facilitateurs graphiques”.....kézako : c’est un graphiste MDA ou un éxé Urssaf ?
Lorsqu’on relève de la Sécurité sociale des artistes-auteurs, il y a bien les activités connexes, mais elles sont limitativement énumérées et ne permettent pas grand-chose. Ce sont par exemple : les ateliers, les lectures, l’enseignement...
Mais depuis le 12 janvier 2023, on y voit plus clair concernant les modalités d’application du décret n° 2020-1095 du 28 août 2020 relatif à la nature des activités et des revenus des Artistes-Auteurs, autorisant maintenant des activités annexes comme l'auto-édition (jusqu'alors interdites en artiste auteur).
Les produits dérivés (papeterie, textile, etc.) sont quand à eux toujours interdits pour les Artistes-Auteurs. Pour plus de détails concernant les activités annexes autorisées : lire l'article Artistes Auteurs et revenus complémentaires : L’Arlésienne n’est plus ! sur le site comcom.fr
Et pour facturer ce qui n’est pas possible avec la Sécurité sociale des artistes-auteurs, la solution consiste à prendre alors un régime Micro-Entreprise en complément (solution communément appelée "double-statut").
Oui et non et peut-être... lol
Être Artiste (à la Sécurité sociale des artistes-auteurs) et Micro-entreprise en même temps, si on est en dessous des seuils, c’est parfaitement légal. (Attention, toutefois : le seuil de franchise prend en compte les deux CA additionnés)
Être Artiste à la Sécurité sociale des artistes-auteurs au réel et Micro-entreprise en même temps : la Maison des artistes le recommande, et certains disent que c’est incompatible… Quoi qu’il en soit, l’administration l’accepte. Et c’est sans risque lorsqu’on est en dessous des seuils, mais cela devient impossible si l’addition des CA dépasse les 77 700 euros de CA.
Dans ce cas, la solution existe : avoir un seul statut de travailleur indépendant relevant des BNC au régime des frais réels, mais deux affiliations sociales.
On déclare un bénéfice fiscal, mais deux bénéfices auprès de deux organismes sociaux.
Pour que ce soit plus clair, il faut comprendre la distinction entre Siren et Siret.
Un indépendant ne sera toujours qu’une seule et même ENtreprise mais pourra avoir plusieurs Siret pour mettre d’un côté sa Micro-entreprise et de l’autre son activité d’Artiste-auteur.
Il y a toutes les cases nécessaires : Micro-entreprise soumise au prélèvement libératoire de l’impôt, Micro BNC ou déclaration contrôlée.
Tous les ans je récupère des dossiers où l’indépendant s’est trompé de cases… je sais, c’est de plus en plus difficile !
Dans les deux cas, pour l’Artiste-auteur comme le Micro-entrepreneur, la facturation est obligatoire avec un certain nombre de mentions (13 au total pour les Artistes-auteurs)
Si le logiciel de facturation a maintes fois été abordé, il n’est pas encore obligatoire… mais je le recommande fortement, car il finira de toute façon par devenir obligatoire.
C’est un vaste débat et nous ne sommes pas tous d’accord sur la question.
Je vous livre donc mon point de vue et sur quoi je m’appuie.
Le code de la Sécurité sociale “Générale” est clair : les activités artistiques qui relèvent de la Sécurité sociale des Artistes-auteurs ne peuvent être exercées en Micro-entreprise.
Par contre, un Micro-entrepreneur peut faire un travail qui relève d’une prestation de service, et par la suite en cèder les droits.
Cette question me permet de relever un point important : il ne faut pas confondre le social, le fiscal et le juridique (le Code de la Propriété Intellectuelle).... On peut donc être en Micro-entreprise et vendre occasionnellement des droits d’auteur.
Oui la rémunération se fait sous forme de droits d’auteurs ou bien via la vente des oeuvres d’art.
Attention à la définition fiscale de l’oeuvre d’art que l’on trouve sur tous les sites mais qui ne comprend pas les oeuvres graphiques ou du web.
Il n’est pas possible de facturer des jours, des forfaits ou des heures quand on est Artiste-auteur.
Le cumul d’un emploi salarié avec une activité en indépendant dépend exclusivement des clauses que peut comporter le contrat de travail. À part cela, il n’y a aucune contrindication ou interdiction légale. (Pour les fonctionnaires, c'est différent. Mieux vaut se renseigner de plus près si l'on est concerné.)
Concernant Pôle Emploi, la perception des revenus en Micro-entreprise est imputable sur les indemnités de chômage si la création de l’activité indépendante est postérieure à l’inscription sur les listes de demandeur d’emploi.
Concernant les Artistes-auteurs, le texte de loi dit que la perception d’indemnités chômage est compatible et cumulable avec des revenus de droits d’auteurs… donc le cumul n’est pas possible quand il s’agit de la vente d’oeuvres d’art. Attention avec les cessions de créations graphiques que le fisc qualifie de prestations de services artistiques et non de cession de droits d’auteurs… Pôle Emploi pourrait alors refuser le cumul avec les indemnités chômage. Nous rencontrons le même problème de perception fiscale avec l’exonération de la CFE.
L’ACRE est une aide à la Création d’entreprise qui consiste en des réductions de charges sociales les 3 premières années. Cet allègement diminue en 2020 et devient moins intéressant en seconde et troisième année.
L’ACRE n’existe pas si on relève de la Sécurité sociale des artistes-auteurs.
La banque de France est formelle : pour les Micro-entrepreneurs et les autres indépendants un second compte en banque, à usage professionnel et dédié à l’activité, est obligatoire. Mais il n’y a aucune obligation à ce que ce compte soit un compte PRO, malgré ce que les banques essaient de faire croire. Les banques vous diront qu’un compte pro est obligatoire, rejetteront les paiements de TVA, car le mandat doit être un SEPA Pro… Sachez que c’est une simple volonté de votre banque et non pas une obligation légale.
La seule exception à l'obligation d’avoir un compte bancaire dédié à son activité, c’est si le CA est inférieur à 10000 €. Dans ce cas on est dispensé de l’obligation d’avoir un second compte.
Pour les Micro-entreprises, la déclaration de CA est à faire tous les trimestres (ou tous les mois). Ainsi qu’une déclaration annuelle de revenus.
Pour les Artistes-auteurs
Pour tous les Artistes-auteurs, il y a aussi le dossier annuel qui se fait en ligne sur l'espace Urssaf Limousin…
Ce dossier sert à déclarer la liste de ses clients avec le CA réalisé avec chacun d’eux et la nature de l’activité. Attention, il permet de faire des recoupements avec le CA déclaré par vos clients, de rechercher les présomptions de salariat (monoclient) et les fausses activités artistiques (quand on travaille avec la presse, les architectes, le spectacle, le cinéma, le jeu vidéo). Des demandes complémentaires d’information peuvent alors être faites.
Tu peux retrouver Eric dans mon groupe “Graphiste et indépendant : le groooouuupe !!!”.
Et si tu as besoin de son aide personnalisée, pour se pencher sur TON cas, et/ou que tu souhaites te faire épauler dans ta gestion quotidienne, RDV sur C moi le chef ! (plateforme dédiée au pilotage des activités indépendantes qui permet un vrai accompagnement par un expert-comptable).
Pour aller plus loin, tu trouveras les fiches explicatives d’Eric sur son site www.comcom.fr ComCom est le pôle dédié aux activités artistiques du Groupe Expertise Comptable Emargence dont il est l’un des fondateurs.
Et si tu connais un créa freelance, ou sur le point de le devenir, à qui cet article pourrait être utile : partage-lui ! 🙂
* La liste des activités recevables MDA est accessible ici : http://www.secu-artistes-auteurs.fr/activites-agp — L’Agessa ne produit pas de liste, mais leur site donne quelques infos.
Et c’est même une VERY IMPORTANT — et pesante ! — question.
À elle seule, elle a ce pouvoir de te faire vivre un tiraillement psychologique des plus désagréables…
Et que tu l’exprimes avec humour comme Mylène (graphiste freelance) : “Quand je pense à augmenter mes tarifs, y'a la version Oncle Picsou de moi-même qui s'enflamme et la version Causette qui lui répond "Oh ça va ! Pour qui tu te prends !"“ (j’adore ! 😍)
ou plutôt avec le doux dramatisme d’Estelle (graphiste indépendante) qui se sent “scindée en deux : une partie de moi a peur d'être mal vue ou d'être "rejetée"... parce que mes prix bas m'ont permis, au début, de gagner des clients avec qui je m'entends bien…, l'autre me dit que c'est ce que je dois faire pour gagner en estime de moi (et sans doute des autres)”…
ce questionnement est légitime, et le tiraillement qu’il provoque en toi est bien réel.
Et pour cause : il y a, d’une part, de quoi donner sacrément envie d’augmenter ses prix, et, de l’autre, une réalité et une lucidité qui te retiennent. (#SpoilerAlert : je te livre ensuite les seules vraies raisons qui doivent peser dans la balance !)
Regardons les choses en face : cette idée folle d’augmenter tes prix ne sort pas de nulle part !
Bien souvent, elle part d’un constat réel concernant la rentabilité de ton activité : “Pour nos premiers clients, on facturait environ 3 fois fois moins que maintenant, témoigne Maria (webdesigner freelance), puis en ayant évalué la charge que cela représentait on s'est vite rendu compte que ce n'était viable.”
Avec généralement une sous-estimation des temps & coûts cachés, comme le reconnaît Claire (motion designer) : “Je réalise que je ne facture pas TOUT le temps passé sur les projets, comme celui consacré à la gestion de projet par exemple…”
(🥁 ta ta ta ta ta…roulement de tambourin🥁)
Heu… franchement ? Peut-on réellement parler de “prix du marché” dans les métiers de la communication visuelle, quand on peut trouver un logo à 5€ sur fiverr — voire gratos en s’adressant au neveu de la voisine qui touche sa bille sur Paint —, comme à 170 millions d’euros — oui, oui, c’était en 2008 pour le logo BP… qui, en plus, ne casse pas 3 pattes à un canard ! — ?
Tu vois, le prix du marché est un mauvais prétexte.
D’autant que, plus que le reflet de la qualité de ton travail, le prix de tes prestations reflète ta capacité à résoudre un problème prioritaire pour ton client… je t’en reparlerai surement une prochaine fois ! (et si ça t’intrigue, sache que c’est ce que te permet, entre autres, la construction de ton offre fertile)
Comme si le prix était le seul facteur de décision.
Or, il l’est… UNIQUEMENT si tu veux qu’il le soit !
Je m’explique : le prix est un élément factuel qui facilite la comparaison entre deux prestataires, entre deux produits. S’il n’a pas d’autres indices, le client se fiera uniquement à ce critère-là. En revanche, avec un super positionnement fertile, alors le prix ne sera qu’un élément parmi d’autres, et non le principal facteur de décision.
C’est donc toi qui as ce super-pouvoir. Oui ! Toi seul·e as le pouvoir d’influencer l’importance que ton client accordera à tes prix lors de sa prise de décision ^^
Alors, si tu penses que tes prix attractifs sont le seul critère qui fait que tes clients fidèles continuent de bosser avec toi, permets-moi de te dire que tu es face à un sacré problème ! 😳
Non, vraiment : quand tout le reste est bien construit, alors le prix a bien moins d’importance que ce qu’on croit.
D’ailleurs, comme le dit Fanny (storyteller freelance) : “Ceux qui choisissent mon accompagnement l'auraient choisi s'il coûtait 30€ de plus, et inversement, ceux qui ne pourront pas se le permettre avec 30€ de plus ne pourraient déjà pas se l'offrir actuellement…”
(et ça reste valable avec 50€, 100€ ou plus, dans la mesure du raisonnable)
On croit souvent que pour revoir ses tarifs à la hausse, il faut d’abord augmenter la qualité de sa prestation…
Et si c’était l’inverse ?
Imagine l’impact qu’auraient des tarifs plus élevés sur la qualité de ton travail et de tes collaborations…
C’est cette logique que souligne Marlène (cheffe de projet web freelance) — tu l'as compris, ce n'est pas moi, mais une autre Marlène membre de mon groupe ^^ — : “Avec une augmentation de tarif, je me dis que je vais avoir plus de temps pour échanger avec le client, sereinement (et ne pas avoir le nez sur ma montre).”
Un prix bas attirera des clients qui recherchent “le prix le moins cher”
Un prix plus élevé attirera des clients qui souhaitent “y mettre le prix” pour s’assurer de la qualité ! #CQFD
Alors, tu es motivé·e comme jamais à augmenter tes tarifs ?
Des questions naturelles vont se poser, et notamment les 2C : Combien & Comment
Contrairement à ce qu’on croit, le calcul mathématique ne fait pas tout.
Calculer ton coût et avoir un “tarif jour”, est la base pour t’assurer d’être rentable, certes.
Mais il te faudra également prendre en compte la valeur perçue (et donc le prix pressenti par tes prospects) ainsi que l’alignement pour toi, afin que tu te sentes 100% à l’aise avec ton prix, qu’il soit pleinement assumé.
Une des craintes principales est liée au risque de perdre ses clients actuels en augmentant ses prix et/ou de perdre de futurs clients potentiels avec un prix plus élevé. Généralement, on se dit : “C’est déjà difficile de trouver des clients, alors si j’augmente mes prix, qu’est-ce que ça va être !”.
Pourtant, ça ne fonctionne pas vraiment comme ça !
Et si tu as suivi ma séquence mail “Plus de Bons clients”, tu te souviens peut-être de Florent qui a sauvé son activité de designer graphique freelance en doublant ses tarifs.
Comme tu t’en doutes, tu vas avoir besoin de communiquer autour de l’augmentation de tes tarifs — Non, on ne fait pas ça à la “sauvage”, en croisant les doigts pour que personne ne s’en rende compte ! ^^ —, tu vas devoir mettre en place une pédagogie et peut-être aussi des modifications au niveau de ton offre. Bref, une augmentation de prix, ça se prévoit, ça s’anticipe, ça se prépare, ça s'organise.
Je parle de tout ça plus en détail dans un des bonus de la formation Je kiffe mes tarifs, quand je te partage les coulisses de mes propres augmentations de prix.
Et si le sujet des tarifs t’intéresse, je t’invite à découvrir mes 3 questions magiques pour assumer tes tarifs.
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Tu connais un créa freelance (graphiste, webdesigner, DA, photographe, illustrateur…) qui aurait bien besoin d'augmenter ses prix ? Partage-lui cet article : c'est peut-être le déclic nécessaire pour qu'il le fasse vraiment !
Tu connais la différence entre le “bon” moment et le “meilleur” moment ?
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(oui, je te laisse réfléchir un peu quand même, sinon ce n’est pas drôle !)
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Réponse : L’un existe, l’autre pas.
Ahaaaaah !
Le meilleur moment, c’est celui que tu peux attendre indéfiniment : potentiellement, il pourrait toujours y avoir un “meilleur” moment que maintenant.
Ou pas.
Personne ne sait, en fait !
Et c’est pour ça qu’on attend.
Indéfiniment.
Le “meilleur” moment.
⏳
Le bon moment, au contraire, est bien là !
Ce qui est cool avec le “bon” moment, c’est qu’il repose sur ta seule décision.
Si tu décides que le bon moment, c’est maintenant.
Alors : le bon moment, c’est maintenant.
C’est aussi simple que ça.
Décision. Action.
Est-ce qu’il y aura d’autres bons moments ?
Bien sûr ! Puisque c’est toi qui le décides !
#Easy
Mais du coup : un autre bon moment, plus tard, avec de meilleures conditions (plus de budget, plus de temps…) sera peut-être d’ailleurs un “meilleur” moment ? 🤔
…
Perdu ! Je t’ai eu !! 😅
👉👉👉 Le “meilleur” moment n’existe pas ^^
Si tu sens (et décides !) que c'est le bon moment pour toi pour booster ton activité de créa freelance, que c'est le moment de passer un nouveau cap => Discutons-en !